Michèle Hubert : "on veut vivre de notre métier"
Dans le canton de Courtomer, les adhérents de l'Union syndicale s'apprêtent à se réunir en assemblée générale ce jeudi 22 janvier. A la tête de la structure cantonale, Michèle Hubert qui a à coeur d'informer les agriculteurs.

Quels sont les sujets qui seront développés lors de cette réunion annuelle ?
On parlera des directives environnementales, de la loi d'avenir, des aides directes, de la PAC bien sûr mais sans rentrer réellement dans les détails. On évoquera l'accord prévoyance, le service emploi ou bien encore la convention entre la Chambre d'agriculture et la Fédération concernant l'AS Cefiga, centre de gestion. A chacun de faire le choix. Il n'est pas question d'influencer, mais bien de donner de l'information. Le secrétaire général adjoint et président de la commission Strucure de la FDSEA, Alain Fleuriel, et Mélanie Pacé, juriste emploi seront présents.
La Fédération est là pour nous aider, nous informer parce qu'il y a beaucoup d'éléments à absorber.
Est-ce facile de faire vivre une union syndicale ?
Ce n'est pas toujours facile. Nous sommes une cinquantaine d'adhérents. L'année dernière, nous avons accueilli trois ou quatre nouveaux adhérents. Au sein de notre union, nous avons des exploitants et des retraités. Mais nous pouvons aussi compter sur le soutien de sympathisants qui sont à nos côtés quand il s'agit de défendre nos droits parce qu'il ne s'agit de laisser faire n'importe quoi. Ce que nous voulons tous c'est bien de vivre de notre métier.
Est-ce facile de faire sa place quand on est une femme ?
Je ne suis pas la première ! Il y a eu Lucette Beaudoir au niveau de l'union cantonale. Je me suis toujours investie, participé à des congrès. J'ai fait partie du bureau de la section des fermiers métayers. J'ai quitté le bureau pendant quelques années pour élever mes enfants. Et j'ai repris plus tard.
Les femmes n'ont pas toujours été présentes dans les organisations, elles n'ont pas toujours été reconnues.
Pour l'union cantonale, la passation a été préparée. Le président voulait déjà passer la main l'année précédente. Mais c'est qu'en 2014 que j'ai accepté.
Dès que je me suis installée avec mon mari en novembre 1990, nous avons intégré les Jeunes agriculteurs. Même si j'étais une fille d'agriculteur, je ne me prédestinais pas à m'installer. J'ai une formation comptable. Mon mari avait un projet d'installation, alors quelque temps après, j'ai fait une formation adulte dans le cadre d'une reconversion.
Que vous inspire l'année 2015 ?
A mon sens, 2015 va être une année difficile aussi bien pour les producteurs de lait que les céréaliers. Les chefs d'exploitation devraient avoir la même marge de manoeuvre que n'importe quel chef d'entreprise. Or, nous ne décidons pas du prix du lait, du blé... La marge, on la subit. Les prix de vente ne sont pas à la hauteur de nos espérances, les intrants sont de plus en plus élevés. La partie administrative nous prend beaucoup de temps. Et désormais, il faut être pointilleux.
Concernant la PAC, tout n'est pas arrêté. Mais il faut avoir conscience que les aides apportées sont compensatoires.