Jeudis de la colère
[EN IMAGES] Mobilisation : barrages filtrants et contrôles de camions dans l'Orne
A Flers, en Normandie, deux ronds-points, en direction de Caen et de Paris, étaient aux couleurs des agriculteurs. Pour répondre à la mobilisation générale des syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs en France, la FDSEA de l'Orne et les JA 61 ont organisé une opération de contrôles des camions frigorifiques sur les principaux axes de transports jeudi 25 janvier 2024.
A Flers, en Normandie, deux ronds-points, en direction de Caen et de Paris, étaient aux couleurs des agriculteurs. Pour répondre à la mobilisation générale des syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs en France, la FDSEA de l'Orne et les JA 61 ont organisé une opération de contrôles des camions frigorifiques sur les principaux axes de transports jeudi 25 janvier 2024.
Quand certains, assis, décident du prix d'un fruit ou d'une céréale, sans savoir comment cela pousse, ça donne : une obligation de 4 % de jachères et de réimplantation de prairies, une baisse des aides PAC et/ou des non paiements de ces dernières, des rémunérations à revoir, une augmentation des taxes sur le GNR... La coupe est pleine, à ras bord ! Il est temps de vider son sac. Alors, assurément, la colère gronde dans les champs et se déplace en ville, où des milliers d'agriculteurs se mobilisent pour se faire entendre d'un "gouvernement qui ne propose que des discours ! On veut des actes", scandent les agriculteurs de l'Orne, jeudi 25 janvier.
Solidarité
A Flers, les contrôles de camions frigorifiques se succèdent, en présence de la présidente de la FRSEA, Anne-Marie Denis, accompagnée de Victorien Gaultier, trésorier JA61. Si le contenu provient de l'étranger, il est bloqué. En revanche, si celui-ci comporte des denrées françaises, bon vent à lui ! Et si ce dernier est solidaire du mouvement et souhaite causer cinq minutes, il est bienvenu. C'est le cas de Delphine. Attachée au monde agricole et respectueuse du travail de la profession, elle est restée, pendant sa pause, en compagnie des exploitants. "Je transporte des produits français et je consomme français, c'est primordial !" Capital, en effet, mais pas pour tout le monde.
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"On est dépassés par les directives, l'administratif et, surtout, l'exportation de nos productions alors que nous importons des denrées étrangères. Où est la souveraineté alimentaire là-dedans ? " s'interrogent Ludivine et Grégory. Installés hors cadre familial près de Flers depuis 2021, sur une exploitation laitière de 75 Prim'Holstein et 160 ha de SAU, ils sont parents de trois enfants, de 7, 4 et 1 an. "On aurait aimé transmettre la ferme aux enfants, mais malheureusement, nous les poussons un maximum vers d'autres secteurs que l'agriculture", déplorent-ils, tandis qu'une voiture s'arrête sur le bas-côté. "Souhaitez-vous des cafés ?" Bien décidée à soutenir le mouvement et apporter un peu de réconfort aux agriculteurs, une habitante du coin repart avec les commandes. "C'est aussi pour eux que nous faisons cela aujourd'hui. Le prix se répercute sur le consommateur. Je suis la première à regarder les prix dans les rayons, regrette Adeline Aubert, animatrice JA61. Y en a ras le bol !"
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