Captages
Ne pas se laisser imposer un modèle
Réactions face à la mise en place de trois mesures agro-environnementales territorialisées (MAET).
La profession réagit face à l'article paru dans l'Agriculteur Normand du 12 juillet, page 8. Il y était annoncé la signature de trois MAET dont se félicitait Réseau, le syndicat mixte de la gestion de l'eau.
Pour Pascal Desvages, vice-président de Captages 14, c'est une provocation de plus. “Cela fait trois ans que la profession répète que les MAET ne sont pas des solutions adaptées dans la problématique de la pré- servation de qualité de l’eau. La mesure n'est pas adaptée, ni dans la durée, ni dans les moyens. L'Agence de l'eau avait dit elle même que ces mesures ne correspondaient pas aux enjeux du dossier. Les surfaces souscrites, moins de 40 ha, sont ridicules au regard des 2 200 ha qu'occupent les aires d'alimentation de captages sur le département. C'est encore plus dérisoire si on rapporte le chiffre à la SAU totale. Quant-aux montants, ils ne correspondent pas à la contrainte. 3000 € par an pour une quinzaine d’hectares, le compte n’y est pas. La communication qui a été faite par Réseau autour des MAET est ressentie comme une provocation vis-à-vis de la profession et de tout le travail effectué”.
Yves Julien, président du Copa-eau enfonce le clou. " Que Réseau veuille communiquer sur ses actions, je le comprends, mais les MAET, ce n'est pas du tout le sujet. Cela ne répond pas du tout à la problématique, et ce n’est pas la réponse que les agriculteurs attendent. Les trois MAET souscrites répondent certainement aux préoccupations des agriculteurs concernés - apparemment deux sont en production biologique - mais cela ne répond pas à l’enjeu global. 40 ha, c’est bel et bien une goutte d’eau dans ce dossier. Les aires Grenelle s’étendent sur 25 000 ha dans le Calvados. Le vrai sujet, c’est la charte d’indemnisation sur laquelle nous travaillons avec le Conseil général”.
“Réseau a délibérément écarté la profession agricole pour mieux soudoyer les exploitants concer- nés, déplore Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados. Sous couvert de reconquête de la qualité de l'eau, Réseau souhaite imposer son modèle, voire son idéologie, via l'agriculture biologique. Si des solutions doivent être trouvées, il faut d'abord nous apporter la preuve d'une dégradation de la ressource. Nous réclamons toujours un diagnostic. Si des difficultés se présentent, des solutions pourront être proposées, à conditions qu'on soit certain qu'elles sont efficaces. Je suis agacé de la communication faite par Réseau. Les solutions retenues doivent être transposables partout. L’agriculture biologique est une réponse parmis d’autres.