Normandie-Bovins dans le pré coopératif de Terrena
L’assemblée générale extraordinaire de Normandie-Bovins a validé le 23 mai dernier la fusion avec Terrena.
Une page se tourne mais une autre s’ouvre dans le paysage coopératif du Grand Ouest. Mardi 23 mai dernier à Monts-en-Bessin (14), l’assemblée générale extraordinaire de Normandie-Bovins a entériné la fusion avec Terrena. Rodolphe Leroy, président de Normandie-Bovins, a mis en avant «la difficulté depuis plusieurs années à présenter des comptes positifs». Cette fusion devrait être définitivement actée lors l’assemblée générale extraordinaire de Terrena.
Capavec + Provinor
Normandie-Bovins est née de la fusion entre la Capavec et Provinor mais les crises bovines à répétition ont dès le départ handicapé la nouvelle structure. En rejoignant Ter’Elevage (Ovi Ouest, Arco Gibev, Cam, Cerap et Terrena) il y a quelques années, les dirigeants de l’époque avaient misé sur l’union de coopératives «mais n’être qu’une OP (Organisation de producteurs) d’engraissement bovin, c’est compliqué. On n’arrivera pas à trouver du résultat sauf à aller le chercher chez l’adhérent mais ça, il n’en est pas question», a insisté Rodolphe Leroy.
Pour écraser les charges, Normandie-Bovins a donc décidé de se dissoudre dans Terrena. Hubert Garaud (président de Terrena) s’est voulu rassurant. «Nous sommes des hommes sur un territoire. Notre coopérative n’est que le prolongement de nos exploitations et nous prenons l’engagement de rémunérer la nouvelle agriculture». Et d’ajouter : «votre territoire est très pragmatique autour de l’abattoir de Villers-Bocage (14) que nous avons fait monter en terme de compétitivité. Maintenant, il faut l’approvisionner mais pas à bas prix. Vous avez des possibilités que nous n’avons pas dans le sud Loire. Il y a des spécificités à trouver pour produire autrement en Normandie». Christophe Godet, président de Ter’Elevage, est sur la même longueur d’onde. «Il faut jouer la complémentarité des territoires et rendre notre système plus fluide et moins couteux».
16 700 € sur mon exploitation
Si 4 réunions préparatoires ont permis au cours de l’hiver de mûrir le projet, quelques questions restent encore un peu techniques comme le remboursement des parts sociales. «Je souhaite aussi connaître la nature de mon engagement avant de signer», a-t-on pu entendre dans l’assemblée. En guise de réponse, Hubert Garaud a aligné quelques chiffres. «Terrena a retourné 11,8 M€ à ses adhérents cette année. Sur mon exploitation : 16 700 € dont 3 500 € pour l’installation d’un jeune».
Autre question un peu malicieuse : «êtes-vous capable de venir demain chercher mon lait à la ferme ?» «Il ne faut jamais insulter l’avenir», a répondu Hubert Garaud.
Et le mot de la fin pour Rodolphe Leroy: «il nous faut désormais construire Terrena en Normandie».