“Normandie”, la vache verte symbole de l’élevage
Partie de Paris, la vache de Samuel Salles, éleveur dans le canton de Messei, rejoindra Alençon le 20 juillet. Elle s’apprête à passer sa première nuit dans l’Orne ce jeudi 9 juillet.
Le 1er juillet dans le Jardin du Luxembourg qui abrite le Sénat, Jean-Pierre Fleury, président de la Confédération nationale de l’élevage a lancé l’opération “vache verte”. L’objectif pour le monde agricole est de sensibiliser les citoyens au rôle que jouent les éleveurs dans la protection de l’environnement et des territoires.
À six mois de la COP21, la grande conférence mondiale sur le climat qui se déroulera en décembre prochain à Paris, cette démarche vient appuyer l’engagement des éleveurs de ruminants dans la lutte contre le changement climatique et plus largement dans la préservation de l’environnement. “Nous pouvons affirmer fièrement que la vache est verte et que l’équilibre est dans le pré. Nos prairies et nos haies compensent la majeure partie du carbone émis en le stockant dans leur sol. Nos vaches, moutons, chèvres et prairies viennent servir l’équilibre territorial, créent du lien social et de l’emploi dans de nombreuses zones rurales”, a déclaré Jean-Pierre Fleury, en présence d’une dizaine de sénateurs.
Une déclinaison
dans les autres départements
Après Paris, des centaines d’éleveurs de toute la France mettront en place, pendant l’été, dans leurs prés et proches des routes des banderoles ayant pour message “L’équilibre est dans le pré”. Il sera visible dans une cinquantaine de départements. L’occasion pour les voyageurs qui le souhaitent d’engager un dialogue avec les éleveurs sur les actions qu’ils pilotent pour diminuer les gaz à effet de serre et leur rôle dans l’entretien des milieux naturels et des paysages. En parallèle un Livre vert vient conforter le message porté par les éleveurs. Il présente les atouts naturels des élevages, montre les pratiques et savoir-faire et les engagements des éleveurs sur le climat et l’environnement, le tout argumenté par des témoignages et des chiffres clefs. Sans oublier les services rendus par les élevages dans les territoires.
Démystifier les problèmes de l’élevage
Marc Gégu, secrétaire général de la FDSEA de l’Orne a suivi les premiers pas en région parisienne de la vache ornaise, baptisée “Normandie” bien sûr. Si elle n’a pas pu dormir à la Garde républicaine comme prévu, son parcours n’a pas été chamboulé pour autant. “Il fallait beaucoup de précautions, peut-être trop” pour qu’elle puisse dormir dans ce lieu prestigieux. C’est à AgroParisTech qu’elle aura passé ses deux premières nuits.
La vache a perdu ses couleurs
Depuis elle avance et dort dans une ferme. Les agriculteurs en prennent soin. Et pour cause, elle est le symbole de leur message. “Elle a été peinte en vert à Paris, mais depuis, elle a retrouvé sa robe naturelle, sa robe normande qui est le symbole de notre région” précise Marc Gégu, sur laquelle une banderole a été posée laissant apparaître le message “L’équilibre est dans le pré”.
En direct avec le public
À chaque étape où sur le bord de la route, l’accueil est bon. “La vache interroge, suscite des réactions, et beaucoup de compassion” confie le secrétaire général de la FDSEA. “Pour nous, c’est une autre façon de communiquer sur l’élevage. Si nous sommes mobilisés sur d’autres actions afin de défendre nos prix, cette fois-ci c’est pour défendre l’élevage”. Et aux yeux des habitants croisés sur la route, l’élevage ne semble pas incompatible avec l’environnement. “Cela permet le maintien et l’exploitation des prairies”, assure Marc Gégu. “Ce qui paraît évident pour le public” ajoute-t-il. Tout comme la production de méthane par les vaches, “ce n’est pas une idée que les gens ont en tête”.
Cette opération permet de “démystifier les problèmes de l’élevage” note le responsable syndical.