BOIS-ENERGIE
“Notre pétrole était devant nos yeux”
Le département met à disposition une haie bocagère, à la mairie d’Aube et fait l’économie de l’entretien. Un partenariat innovant.

Economie sur l’entretien des haies pour le Conseil général et approvisionnement en bois déchiqueté garanti pour la commune d’Aube. Ce sont les contours de ce partenariat gagnant-gagnant, que fixe la convention signée lundi 13 janvier entre Alain Lambert, président du Conseil général de l’Orne, et Jean-Marie Vercruysse, maire d’Aube.
“On voyait la DDT passer et repasser pour entretenir les haies, se rappelle le maire d’Aube. Eurêka. “Notre pétrole est là, sous nos yeux”. Et c’est ainsi que les
premiers contacts ont été pris entre la commune et le département.
Ressource gratuite
La mairie ornaise du canton de l’Aigle dispose ainsi désormais localement, de 1,7 km de haie, en bordure de la RD 926. “Cela représente un peu plus de 260 tonnes de bois déchiqueté, soit près de cinq années de chauffage, pour l’école, la salle des fêtes et la maison pour tous”, détaille Jean-Marie Vercruysse. La technique choisie pour la récolte de la ressource est celle d’un abattage-recépage. Après une coupe rase, la haie repousse en taillis et redevient exploitable au bout de 12 ans, selon le Conseil général de l’Orne. Période de coupe, respect de règles environnementales, prise en charge de la coupe, sécurisation du chantier, mise à disposition d’agents départementaux, ... La convention définit toutes les modalités de la mise à disposition du linéaire de haie. La commune dispose gratuitement de la ressource. Seuls restent à sa charge, la récolte, le déchiquetage et les frais fixes liés au stockage du combustible.
Mieux avec moins
Le Conseil général de l’Orne entretient 6 000 km de haies de bords de route. Par la signature de cette convention, Alain Lambert souhaite “encourager la multiplication de démarches de ce type et développer ce type de partenariat avec les communes et les intercommunalités. Pour faire mieux on pense souvent qu’il faut dépenser plus. Ici, nous faisons le contraire en faisant jouer l’intelligence territoriale”. Dans une première étude, le Conseil général estime qu’il pourrait rapidement mettre à disposition 300 tonnes par an de bois déchiqueté auprès des collectivités disposant déjà de chaudières adaptées.
Après deux ans de recul sur sa commune, Jean-Marie Vercruysse constate que le bois déchiqueté est un “super matériau. D’autre part, nous sommes dans une partie plutôt céréalière, avec une ressource en haie limitée. Si ce système fonctionne chez nous, cela doit marcher ailleurs, où les linéaires de haies sont plus importants”.
Créer du lien
Au delà de l’intérêt économique et écologique du partenariat, Jean-Marie Vercruysse se félicite aussi “d’avoir pu recréer des liens avec le Conseil général. Aube est éloigné de 60 km d’Alençon et nous avons assez peu de liens avec la capitale de département”.