Prix du lait
“Nous ferons les comptes à la fin de l’année !”
A l’initiative de la FRSEA et des Jeunes Agriculteurs de Basse-Normandie, des coopérateurs se sont rassemblés devant le siège d’Agrial, à Caen. Mardi matin, ils ont demandé des comptes aux responsables de la filière lait de la coopérative.
Dans un premier communiqué en date du 25 avril 2013, le médiateur, nommé par le ministre de l’Agriculture, a jugé “possible et souhaitable d’augmenter d’au moins 25 euros/ 1000 litres le prix payé aux producteurs”. Selon la FRSEA et les Jeunes Agriculteurs, le compte n’y est pas pour Agrial. Le groupe coopératif ne propose qu’une avance de trésorerie.
“Nous nous sommes engagés à respecter les indicateurs”
Les syndicalistes ont pourtant rappelé les modalités de l’accord négocié avec le médiateur : +25 € sur le deuxième trimestre lié à la prise en compte des charges d’aliments achetés et l’application des indicateurs du CNIEL (Indicateur F1 et Tunnels) sur chaque mois de l’année. “Le prix annuel sera une résultante de l’ensemble de ces évolutions prenant en compte les charges et les marchés. Aucun prix politique annuel n’est donc défini”, souligne également le communiqué de la FRSEA et des Jeunes Agriculteurs.
Un dialogue plus qu’une manifestation
Au siège d’Agrial, la rencontre avec les responsables de la branche lait s’est révélée cordiale. Mais la réponse de Rémi Pelhate, président de la filière lait d’Agrial, est nette. “Nous ferons les comptes en fin d’année. Nous nous sommes engagés à respecter les indicateurs de l’interprofession. De nombreuses entreprises ne pourront pas le faire. Nous avons la volonté d’apporter des solutions aux producteurs. Cependant, nous avons également des mandats de gestion. Nous n’avons pas le droit d’aller dans le mur. La coopération a connu quelques échecs dans le passé”. Des propos complétés par Pascal Lebrun, responsable de la branche lait et administrateur d’Agrial : “Je suis convaincu que nous serons parmi les meilleurs élèves à la fin de l’année. Mais je crains que les +25 € mettent un coup sur les indicateurs. Car la grande distribution peut dire aujourd’hui « regardez le prix du lait est en hausse grâce à nous ». Pourtant le prix allait mécaniquement augmenter avec les indicateurs”.
Reste que ce discours fait grincer des dents. Déjà certains manifestants préviennent : “vous avez le droit de ne pas changer d’avis, mais nous avons le droit de maintenir la pression”. Et la paie de lait de juillet ne devrait pas apaiser les tensions : 361 €/1000 litres, mais 345 € nets après déduction d’avance de trésorerie du début de l’année.