Olivier Borel, président de la FDSEA de l'Orne
Nouvelle provocation des transformateurs privés
Le 18 mars, les trois familles de l’interprofession nationale se sont réunies dans le cadre du suivi de l’accord du 3 juin 2009, pour le second trimestre 2010. L’objectif de cette réunion était de valider les indicateurs fournis par le CNIEL suite à l’observation des marchés laitiers et de permettre leur diffusion aux interprofessions régionales qui définissent les valeurs entrant dans le prix de cession du lait aux producteurs. Réaction d'Olivier Borel.

Quel est votre sentiment suite à l’échec des discussions sur l’évolution du prix du lait au niveau national ?
Il s’agit d’une nouvelle provocation de la part des transformateurs privés. Certaines entreprises ont annoncé ces derniers jours des résultats confortés pour 2009. Pour nous, producteurs, le revenu est au plus bas. Et maintenant que nous pouvons profiter des efforts réalisés ces derniers mois, il faudrait accepter une nouvelle baisse du prix du lait
pour que les entreprises soient compétitives. C’est inacceptable ! Les producteurs ne seront pas la variable d’ajustement.
Les discussions sont maintenant renvoyées dans les régions, quelle est votre position ?
Je crains que les discussions soient toutes aussi difficiles. En Basse-Normandie, le poids de certaines entreprises privées est important.
Sans accord national, nous avons fait le choix en Basse-Normandie de ne pas tenir la Conférence CIRLAIT prévue le 19 mars 2010.
Des actions de producteurs sont elles envisagées ?
Face au mépris de certains responsables d’entreprises envers les producteurs, nous avons décidé d’agir. Des actions syndicales sont en cours. Nous invitons les responsables de grandes surfaces à ne plus passer de commandes de produits laitiers à des transformateurs qui ne veulent pas payer les producteurs. Les discours de solidarité envers la production agricole doivent se traduire par des actes. Nous informerons également les consommateurs de la stratégie des transformateurs. Nous organisons une campagne d’affichage sur les produits qui seront encore en rayon. Nous expliquerons notre action et le jeu des entreprises.
Une issue favorable est-elle possible ?
Nous avons une obligation de résultat. Face à la crise que traverse la filière laitière, tous les maillons doivent être responsables. Nous porterons dans les prochains jours, les indices de tendance fournis par le CNIEL et nous demanderons leur application pour le second trimestre.