Olivier Chaventré, FDSEA : " Promouvoir le métier, le pérenniser "
Olivier Chaventré, 41 ans, est éleveur à Bernières-le-Patry (14) et président du canton de Vassy à la FDSEA. Il est décidé à faire comprendre son métier aux gens. Son credo : dépasser les préjugés pour créer une harmonie dans les campagnes.
Olivier Chaventré, 41 ans, est éleveur à Bernières-le-Patry (14) et président du canton de Vassy à la FDSEA. Il est décidé à faire comprendre son métier aux gens. Son credo : dépasser les préjugés pour créer une harmonie dans les campagnes.
>> Pouvez-vous nous parler de vous ?
Je me suis installé en 2005, sitôt le départ à la retraite de mon père. J’ai 41 ans et ai toujours habité ici. Après un bac STAE et un BTS ACSE en alternance à La Ferté-Macé, j’ai fait des petits boulots dans un groupement d’employeur, pour des remplacements, pendant cinq ans. Puis je suis parti en Belgique, pour faire mon stage de pré-installation en production laitière. Je souhaitais voir autre chose, sans partir trop loin. Là-bas, c’était déjà de grosses structures pour l’époque. Aujourd’hui, je travaille en EARL avec mon épouse qui m’a rejoint il y a deux ans. Nous élevons 80 vaches laitières sur une centaine d’hectares.
>> Quel est votre lien avec le syndicalisme ?
De 2005 à 2015, j’étais président JA du canton de Condé-sur-Noireau/Vassy. Je trouvais les thèmes abordés passionnants. Et les soirées, ça me plaisait aussi. J’ai beaucoup aimé organiser des événements comme des fêtes de l’agriculture, afin de promouvoir le métier, le pérenniser. Aujourd’hui, je suis président du canton de Vassy à la FDSEA, mais je trouve que c’est de plus en plus compliqué car on est de moins en moins nombreux.
Les gens n’ont pas de temps pour le syndicalisme. Beaucoup partent à la retraite et ne sont pas remplacés.
>> Quels dossiers vous tiennent à cœur ?
Il y en a beaucoup ! Entre la loi Egalim, les ZNT… On se bat au quotidien contre l’agribashing. On veut essayer de faire comprendre notre métier aux gens et dépasser les préjugés. Cette question me préoccupe particulièrement car c’est ce qui fout un coup au moral, quand on est vu comme le vilain petit canard. On nourrit les gens, on essaye de le faire du mieux qu’on peut.
>> Si vous deviez me convaincre d’adhérer à la fédé, vous me direz quoi ?
C’est un groupe. Ça permet de voir du monde et de ne pas rester enfermé chez soit. Et en cas de problème, on est pas tout seul, on trouve des interlocuteurs qui peuvent par exemple faire le relais avec l’administration ou vous défendre. C’est à la fois une écoute et un soutien technique, concernant la PAC ou la réglementation par exemple. De plus, nous, agriculteurs, ne savons pas toujours bien nous y prendre pour expliquer notre métier de façon claire et précise. Il est très complexe et on tombe vite dans les détails techniques. Ca fait partie des rôles de la fédé et ça passe beaucoup par la sensibilisation auprès du jeune public, plus sensible à ces questions.
Question à Frédéric Brogniart, maire de la commune nouvelle de Valdallière
Comment est gérée la cohabitation entre les nouveaux arrivants en zone rurale et les agriculteurs ?
A l’heure de l’hyper information et de l’hyper communication, nous essayons d’apporter une réponse rapide aux conflits avec le monde agricole. Je ne suis pas sensible aux éléments de communication de l’agribashing.
Les mauvais comportements ont, de tout temps, généré des conflits de voisinage. Simplement, aujourd’hui, ils sont mis en lumière. Les néo-ruraux acceptent dans l’immense majorité les pratiques agricoles. Des conflits peuvent éclater au sujet des bruits, mais existent aussi avec les chiens, etc. Notre principal souci, à Valdallière, est l’arrachage des haies et la destruction des prairies temporaires ainsi que l’absence de couverts derrière les maïs qui génère de trop nombreuses inondations, coûteuses pour la collectivité et lassantes pour les personnes concernées.