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Orne
OP Lactalis de l’Orne : l’union en réponse à la provocation

Face à la provocation du géant lavalois avec son contrat de type “V2”, les producteurs mobilisés au sein de l’OP (Organisation des Producteurs) Lactalis de l’Orne ont préféré l’union. Ils étaient plus de 200, jeudi dernier à Giel-Courteilles, pour une assemblée générale constitutive.

Producteur de lait dans le Morbihan et acteur mouillant sa chemise dans les négociations âpres avec Lactalis, Franck Guehennec était le parrain de cette première assemblée générale. “Je suis fier d’être chez Lactalis, une entreprise au rayonnement national et international. Je n’ai pas peur de le dire”. Mais pas peur d’affirmer non plus que “signer la version 2 (V2) du contrat Lactalis, c’est se mettre un boulet au pied jusqu’en 2015. Après, c’est s’asseoir sur un siège éjectable”. Foi de breton qui, de l’autre côté du Couesnon, essaime dans l’Orne. L’opération V2, malgré les pressions, est presque mort-née. Pressions illustrées par des témoignages. “L’ARC de Lactalis est passé ce matin. Il m’a dit que, si je ne signais pas, je n’aurais peut-être plus de quota en 2015”, a confié l’une des participantes à cette assemblée générale. Il se murmure même que les ARC (Agent Relation Culture) Lactalis toucheraient un intéressement en fonction du nombre de contrats qu’ils décrocheraient. 

Le choix de l’OP
Si aucun des 123 votants, qui ont réélu à la quasi unanimité le conseil d’administration jusque là encore provisoire, ne signera V2, certains demandent à y voir plus clair dans les méandres des OP. “En quelques mois, j’ai été invité un peu partout dans l’Orne et par des structures différentes à des réunions d’informations. Comment s’y retrouver et laquelle suivre ?”, s’est interrogé un jeune agriculteur. Réponse claire de Max Vié et Franck Guehennec : “on ne remet pas en cause les groupements qui existent car il faut garder la proximité”. Les groupements de producteurs de Domfront et Normandie Perche cohabitent désormais avec l’OP Lactalis de l’Orne. Avec le premier cité et malgré plusieurs tentatives, le dialogue n’a jamais pu être amorcé. Concernant Normandie Perche, les deux structures sont sur la même longueur d’ondes. “Il n’y a pas et il n’y aura pas de guerre de clochers”, a rassuré Denis Mousset, représentant Normandie Perche à cette assemblée générale.
Et si de nombreux producteurs ont été sollicités par les deux structures historiques, c’est qu’aucune ne possédait le listing de ses propres adhérents. Pour ne pas en oublier, on a donc envoyé large. Le rendez-vous de Giel-Courteilles a eu aussi le mérite de clarifier ce point. Normandie Perche a pour vocation à accueillir les ex-SOLANO sur un territoire qui couvre certaines régions naturelles de l’Orne mais qui s’étend aussi dans le Calvados et l’Eure-et-Loire. L’OP Lactalis de l’Orne, tous les autres producteurs de l’entreprise dont le siège social se trouve dans le département.

Fédérer les différentes OP
Lactalis dit qu’il n’y aura pas de troisième version de contrat ?” A cette question posée au cours des débats et qui fait partie des manœuvres d’intimidation, Franck Guehennec répond “faux. Il faudra bien qu’il revienne à la table des négociations”. Le temps joue d’ailleurs en faveur des producteurs de lait. Proposer un contrat avant le 1er avril 2011 constituait une obligation. Pour la signature, la date couperet, ce sera 2015.
Dans ce bras de fer, c’est le rapport de force qui poussera le curseur du bon ou du mauvais côté. De l’unité de la profession dépend le devenir des producteurs. “Lactalis joue la division entre nous. La meilleure des réponses : constituer une fédération nationale des présidents de groupements sans remettre en cause l’existant”, plaide Franck Guehennec. Une fédération nationale qui pourrait même s’affranchir du cloisonnement entreprise par entreprise. Une façon d’apporter au débat la transversalité que certains réclament. Mais avant, il faut s’organiser à l’échelon départemental, puis régional. L’APLBL (Association des Producteurs de Lait Bretons Lactalis) montre la voie.
Elle regroupe 4 000 producteurs et 1 300 exploitations laitières sur 5 départements (Côtes d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan).
Ailleurs en Basse-Normandie, trois présidents de groupements Lactalis (Jean Morel pour Isigny-Sainte-Mère, Hervé Mauduit pour Lanquetot/Les Vey et Jean-François Pépin pour JeanJacques Bayeux) ont ce même 24 novembre réuni leur troupe pour fourbir leurs armes. Ils travaillent en étroite coopération avec deux autres groupements de producteurs : Bocage Normand et Lactalis-Nestlé Lisieux que président respectivement Sébastien Amand et Fabienne Férey. En durcissant le ton, Lactalis a fait la quasi unanimité contre lui et risque un retour de balancier violent. Les interconnections entre les différentes OP s’accélèrent. La guerre du lait, qui a un temps divisé la profession, semble désormais cimenter la base. Les minorités s’expriment également. 
A l’assemblée de l’OP Lactalis de l’Orne, un producteur AOP a demandé s’il avait sa place dans le train. Réponse : parmi les 8 membres du bureau du conseil d’administration, deux sont en AOP. 
Lors d’une réunion d’information, Normandie Perche a fait voter, à bulletin secret, 194 adhérents. A la question : “allez-vous signer la version 2 du contrat ?”, le couperet est tombé :
- blanc : 6 (3,1 %)
- oui : 5 (2,6 %)
- non : 183 (94,3 %)
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