Organisations de producteurs : les JA de l'Orne lancent le débat
Les producteurs laitiers prennent leur destin en main. C’est la volonté des Jeunes Agriculteurs. Lors de réunions ouvertes à tous, le syndicat présentera sa vision des Organisations de Producteurs. Leur modèle est basé sur l’exemple bavarois.

Le 1er avril prochain marquera la fin des quotas laitiers. Avec l’abandon d’une gestion administrative, le réseau JA réfléchit à la restructuration de la filière lait. “Ce projet lait JA post quota, notre réseau national et plus local travaille dessus activement depuis plus d’un an, avec un affinage progressif de nos propositions pour notamment rééquilibrer le rapport de force avec les transformateurs”, soulignent les Jeunes Agriculteurs de l’Orne. Pour résumer, les jeunes veulent prendre leur destin en main.
Les Jeunes Agriculteurs présentent leur projet lait
À court terme, la conjoncture ne semble pas favorable à la production laitière. Néanmoins, les jeunes agriculteurs misent sur des perspectives positives. La demande ne devrait pas faiblir dans les pays émergents. “Peu de pays pourront y répondre , mis à part l’Europe et notamment la France”, estime le syndicat.
En 2014, les Jeunes Agriculteurs n’ont pu que constater que les entreprises laitières ne respectaient pas les indicateurs économiques de l’interprofession. “La réflexion pour rééquilibrage du rapport de force mérite donc d’être engagée”, constate Guillaume Lerchevêque, président des JA 61.
Adhérer aux Organisations de Producteurs
Le projet lait JA post-quota se base donc sur une massification maximale de l’offre de production. Le premier message des Jeunes Agriculteurs est donc clair . “Adhérez absolument à une organisation de producteurs. Toutes les OP existantes ont un rôle à jouer”, insiste Jean-Baptiste Radigue, responsable lait des Jeunes Agriculteurs de l’Orne. Actuellement, le pourcentage de producteurs membres d’une OP demeure faible. Dans l’Orne, les exploitations sont pourtant nombreuses. Le département compte 2000 fermes laitières pour un volume de 622 millions de litres.
Des organisations par bassin
Dans leur projet, les Jeunes Agriculteurs se détachent de la notion d’OP verticales. C’est-à-dire par entreprise.”Nous ne voulons surtout pas que les OP actuelles soient abandonnées. Mais il ne s’agit que d’une étape. Notre but est d’arriver à un regroupement par bassin des OP, toutes entreprises privées confondues”, détaille Jean-Baptise Radigue. Toutes seront regroupées dans une Association des Organisations de Producteurs. Cette dernière disposerait d’un mandat de négociation.
Un contrat non cessible
Selon le projet, les contrats ne sont pas cessibles d’un producteur à un autre. En cas d’arrêt le volume disponible est redistribué par l’association des OP.
“Nous ne voulons plus de lien direct entre l’entreprise et le producteur. L’agriculteur pourra ainsi changer plus facilement de laiterie. Ce système suppose que les OP pourront facturer”, précise Guillaume Larchevêque. Ce projet signifie que les exploitations doivent redevenir propriétaires de leur tank...