Pascal Desvages élu président de la coopérative de Creully
Vice-président de la coopérative de Creully depuis 7 ans, Pascal Desvages en assure désormais la présidence. Il a été élu jeudi dernier en remplacement d’Yves Julien.
«C’est un gros challenge et pas forcément facile de succéder à Yves Julien qui a occupé la fonction pendant 28 ans». Au lendemain de son élection à la présidence de la coopérative de Creully (14), Pascal Desvages mesure le poids des responsabilités qui lui incombent désormais. L’inquiétude est cependant toute relative. «A la coopérative, le collectif a toujours été très important. L’implication des administrateurs et des membres du bureau est totale. Tout le monde est au courant des dossiers». Pas de révolution ainsi mais simplement un changement de tête qui est loin d’être inconnue.
Au conseil depuis 1996
Tête connue puisqu’adolescent, Pascal Desvages livrait déjà les bennes de blé à la coopérative. Installé officiellement en 1991, il est entré au conseil d’administration en 1996 et en occupait la vice-présidence depuis le 19 décembre 2009. La continuité dans le changement donc. «J’ai toujours été très proche d’Yves Julien. Il a parfait mon éducation de coopérateur et je suis désormais immunisé. Je n’ai pas même besoin d’une piqûre de rappel», s’amuse-t-il. Le style sera cependant forcément différent. «Yves est fondamentalement un homme de dialogue. Il a toujours réussi à faire passer ses messages. J’ai peut-être l’image de quelqu’un d’un peu plus cassant mais les années passent et je m’assagis au fil du temps», avoue-t-il. Mais au-delà du style, les fondamentaux restent à l’identique. L’esprit coopératif et mutualiste est inscrit dans les gènes du nouveau président. «Un homme = une voix, une proximité avec l’adhérent, un outil au service des agriculteurs et pas le contraire...», liste-t-il à la volée. L’occasion d’évoquer la filiation de Pascal Desvages. Son père Bernard, décédé en 2000, a été le fondateur de la CAPAVEC(1) qu’il a présidée pendant 25 ans.
Céréales et légumes
Pascal Desvages est céréalier à Graye-sur-Mer. Son frère ayant fait valoir ses droits à la retraite, le GAEC est devenu EARL Unipersonnelle. Sur une centaine d’hectares, il cultive du blé, de l’orge, du colza, de la betterave et bien sûr de la féverole.
Une activité légumes, commercialisés sous marque coopérative de Creully, vient compléter l’activité. L’atelier JB (Jeune Bovin), 350 taurillons par an, n’est plus qu’un lointain souvenir. Le dernier lot est parti un mois avant la crise de la vache folle. Côté organisation, «mon exploitation est déjà structurée pour faire face à mes absences. Ma vice-présidence, c’était déjà presque un mi-temps», résume-t-il. Et puis il y a un fils, aujourd’hui en BTS Productions Végétales. «Il se destine à revenir sur l’exploitation même s’il a envie d’aller voir ailleurs entre-temps», se satisfait Pascal. Un fils qui, sans doute, a été biberonné à l’esprit coopératif.
(1): la CAPAVEC a fusionné en 1999 avec Provinor pour donner naissance à Normandie Bovins.