Premier coup d’essai pour le soja, de la mer au Bessin
Mardi 14 mai, on semait du soja, à Creully-sur-Seulles. On, c’est Damien Lecuir et Virginie Sartorio, président et membre de l’OP Danone Les 3 vallées ; Christophe Jeanne, responsable commercial L.E.A ; Sébastien Terwagne, de la société Caïago ; Jean-Philippe Chenault et Gilles Leroux, responsable agronomique et technicien à la Coopérative de Creully ; Tanguy Moriceau, chef produits Maschio Gaspardo. Une première dans le Bessin.
Mardi 14 mai, on semait du soja, à Creully-sur-Seulles. On, c’est Damien Lecuir et Virginie Sartorio, président et membre de l’OP Danone Les 3 vallées ; Christophe Jeanne, responsable commercial L.E.A ; Sébastien Terwagne, de la société Caïago ; Jean-Philippe Chenault et Gilles Leroux, responsable agronomique et technicien à la Coopérative de Creully ; Tanguy Moriceau, chef produits Maschio Gaspardo. Une première dans le Bessin.
Dans la plaine de Caen, à Creully-sur-Seulles, Virginie Sartorio a réservé une bande d’un hectare, le long d’une parcelle de colza, pour tester du soja. L’éleveuse est la première des dix membres de l’OP Danone Les 3 Vallées, dont le président Damien Lecuir, à lancer l’essai. « La grande aventure», sourit-elle, mardi 14 mai, au pied du semoir.
140 jours d’ensoleillement
L’idée est née il y a quelques mois. Christophe Jeanne, responsable commercial L.E.A (Lampière élevage appro) et Damien Lecuir travaillent ensemble et s’intéressent à l’autonomie alimentaire. L’idée de tester du soja germe doucement. Christophe Jeanne connaît Sébastien Terwagne, de la société Caïago , qui a lui la connaissance de la culture. « Je l’ai testée au Québec, confirme Sébastien Terwagne. On a étudié la possibilité de semer du soja selon les jours d’ensoleillement. Il faut 140 jours pour arriver à maturité. Les conditions climatiques sont différentes mais le potentiel thermique est le même ici qu’à Saint-Hyacinthe. Le climat maritime normand augmente même le potentiel. Il y a moyen d’essayer. »
Pari à 10
Dix membres de l’organisation de producteurs livrant chez Danone acceptent alors de jouer le jeu, pour 1 ha chacun. Pour le pratico-pratique, la Sama de Bretteville-l’Orgueilleuse prête le semoir Maschio Gaspardo et le tracteur. Caïago fournit la semence. Christophe Jeanne assure le suivi de culture. La Coopérative de Creully apporte aussi un appui technique.
« Le projet nous intéresse. Nous avons aussi semé 3-4 ha chez deux de nos adhérents », appuie Jean-Philippe Chenault, responsable agronomique à la Coopérative de Creully.
Le projet voit le jour grâce au partenariat avec Danone. « La laiterie nous accompagne dans la mise à disposition des terres, elle finance le risque qu’on ne récolte rien, puis le suivi de l’expérimentation avec Littoral Normand », explique Damien Lecuir. Camille Guérin, chef de secteur lait chez Danone, complète : « Les 2 pieds sur terre est un programme Danone visant à réduire l’empreinte carbone des exploitations. L’un des piliers du projet est le sol et sa fertilité. Danone a pris des engagements sur l’agriculture régénératrice. Nous coconstruisons le projet et participons financièrement. »
Jusqu’au troupeau laitier
Semis en mai donc. Et ensuite ? « Je prévois un désherbage, annonce Virginie Sartorio. Et une moisson en septembre, selon la météo. Le problème va être de récolter le soja sec. » Une fois les 10 ha récoltés, les graines de soja seront toastées : « cela rend la graine plus digestible par les vaches, sans passer par les usines de triturations. Nous visons l’autonomie protéique à la ferme », souligne Damien Lecuir. La récolte sera distribuée à deux lots de Prim’Holstein, dans deux élevages en système robot de traite. « Nous espérons 20 à 30 qtx de rendements. S’il manque des graines, nous en ferons venir de Belgique par Caïago. » Littoral Normand se chargera du suivi de l’expérimentation.
« Grâce au robot, nous aurons des résultats par vache et non à l’échelle de la salle de traite », se réjouit Camille Guérin. Si l’essai est concluant, « on pourrait, à l’avenir, le valoriser auprès du consommateur, note Virginie Sartorio : production garantie sans OGM, démarche bas carbone ». Suite au prochain épisode de cette culture qui s’avère être dans l’air du temps.