Prix du lait Agrial : les agriculteurs restent sur leur faim
La coopérative Agrial a annoncé une baisse de 15 €/1 000 l pour le mois de septembre. Ce qui a provoqué la colère des producteurs de la Manche. A la foire de Lessay, à l’initiative de la FDSEA Manche, ils ont donc tenté de faire entendre leur voix auprès des responsables de la coopérative, notamment Pascal Lebrun, responsable de la branche lait. En vain.
Quand la coopérative Agrial a annoncé une baisse de 15 €/1 000 litres sur le prix du lait pour le mois de septembre, les éleveurs ne l’ont pas compris. « C’est une totale incompréhension. Il y a une réelle inquiétude chez les producteurs. Et je les comprends bien », souligne Ludovic Blin, responsable syndical départemental et régional. « C’est un très mauvais signal donné aux autres entreprises laitières », poursuit-il. « C’est d’autant plus étonnant que le mauvais élève soit un groupe coopératif », complète-t-il.
Au ras des pâquerettes
Alors, dans le cadre de la foire Sainte-Croix à Lessay, les responsables syndicaux ont invité à la table des discussions, les responsables d’Agrial. Et c’est sous la tente des éleveurs que le débat a eu lieu. « On demande que la copie soit revue. De nombreux signaux économiques ne justifient pas un tel prix. Les producteurs de lait de la Manche ne peuvent subir la loi du plus fort », explique Ludovic Blin à Pascal Lebrun, responsable de la branche lait à la coopérative. « Les prix avancés pour la fin de l’année correspondent à ceux de 2017. Ce n’est pas entendable. Les éleveurs ne comprennent pas que depuis 18, 24 mois, ils sont payés au ras des pâquerettes », dénonce Ludovic Blin.
Le choix du développement
Face à ce message, Pascal Lebrun ne les a pas rassurés. Pour le prix du 3e trimestre, les choses sont bouclées. « On est à la merci des échanges internationaux. Pour l’année 2018, la moyenne se situerait au minimum à 315 €/1 000 l. Et si nous arrivons à aller chercher des augmentations, elles seront retranscrites », indique-t-il. « On investit depuis plusieurs
années dans la branche lait, plus
que ce qu’on en retire. Alors, oui, on est dans le match mais pas dans le haut du tableau. On a choisi le développement », complète Bernard Guillard.
A l’encontre des EGA
Pour Ludovic Blin, cette fin de non-recevoir est difficile à entendre. « Nous restons sur notre faim », déplore-t-il. « Cette attitude est d’autant plus incompréhensible qu’elle va à l’encontre des bons sentiments des EGA. Cela nous laisse dubitatifs sur le respect de la future loi des EGA, dont l’examen se poursuit en septembre », conclut-il.