Réaliser le plan de gestion de ses haies bocagères
Le développement de la filière bois énergie et l’installation de chaufferies sur les territoires est une opportunité à la fois économique et professionnelle pour valoriser durablement le bois issu de l’entretien du bocage.
La filière bois énergie poursuit son développement. Cette filière est une opportunité pour redonner un intérêt économique à l’entretien des haies. Au moment de se lancer dans cette filière, de nombreuses questions se posent concernant son linéaire de haies, leurs productions en bois énergie, leurs capacités à se régénérer… Le plan de gestion répond à ces questions.
Evaluer la production de bois énergie
Appréhender le capital de bois énergie mobilisable à l’échelle de son exploitation nécessite de réaliser l’inventaire du linéaire de haies. Ce travail réalisé sur le terrain par un conseiller spécialisé et avec l’agriculteur permettra de faire ressortir le linéaire total de haies, leurs répartitions par type (taillis simple, taillis + futaie…) et de connaître les essences qui les composent. Ces éléments de description associés à des référentiels de production permettront d’estimer le volume de bois énergie mobilisable en Mètre Cube Apparent Plaquettes (MAP). La production des haies varie selon les essences, du type de haie et du contexte pédo-climatique. L’ensemble de ces données permettent de connaître le volume de bois énergie mobilisable. Les productions varient en moyenne de 10 à 45 mètres cube au 100 mètres et dans le cadre d’une récolte tous les 10 à 15 ans. Il est ainsi possible de calculer le volume maximum de bois énergie valorisable annuellement dans le cadre d’une rotation qui varie selon les essences et les secteurs de 10 à 15 ans. La rotation est le temps nécessaire à la haie pour se régénérer. Cela permet aux nouveaux rejets sur souches d’atteindre à nouveau leur diamètre d’exploitabilité et donc de maintenir le capital bois en place et d’assurer une production constante du bocage. La compilation de ces éléments permet de planifier les récoltes pour l’ensemble de la période du plan de gestion. Ce planning est indicatif et peut être ajusté selon l’accessibilité des parcelles l’hiver (l’assolement, le climat….). Ce travail est aussi l’occasion de programmer les améliorations possibles du maillage bocager comme la plantation de nouveaux linéaires, le renforcement des haies incomplètes, le recrutement de balivaux d’avenir…
Cultiver la haie pour mieux la valoriser économiquement
La production de bois énergie n’empêche pas à la haie d’assurer ses autres rôles. Néanmoins, la gestion de son maillage bocager doit être adaptée à l’objectif recherché. Ainsi, pour produire du bois énergie et de façon économiquement rentable, cela nécessite parfois de repenser le mode de gestion de ses haies. Les opérations annuelles d’entretiens pourront être repensées et réduites les premières années de façon à limiter le nombre d’interventions. Dans ce cas et pour limiter la concurrence de la haie sur les parcelles voisines, la récolte du bois taillis pourra être avancée. Adapter les clôtures, c’est aussi gagner du temps lors des opérations de récolte qui se mécanisent. Regarnir les trouées par des essences locales, productives et faciles à valoriser (érable sycomore, châtaignier…) dans le cadre de cette filière permet à la haie d’assurer pleinement ses nombreuses fonctions environnementales mais aussi de la rendre productive sur l’ensemble de son linéaire. La prise en compte d’éléments de réflexion de ce type permet d’atteindre des débits de chantiers suffisants, de limiter les charges liées à l’entretien du bocage et donc d’améliorer nettement la rentabilité des opérations de récolte du bois énergie.Le plan de gestion est aussi l’outil qui permet de justifier de la gestion durable du maillage bocager. Cette garantie de gestion répond à une attente forte des collectivités locales dans approvisionnement en bois de leurs chaufferies.
En savoir +
Selon les départements, des aides à la mise en œuvre des plans de gestion existent, n’hésitez pas à demander des informations :
-Chambre d’agriculture du Calvados : Stéphane Berzinger - 02 31 70 25 34.
-Chambre d’agriculture de la Manche : Eddy Cléran / Stéphane Pestel - 02 33 06 49 91.
-Chambre d’agriculture de l’Orne Luc Bertrand - 02 33 31 49 43.
-Chambre d’agriculture de l’Eure Yann Pivain - 02 32 35 95 32.
-Chambre d’agriculture de Seine-Maritime Bastien Langlois - 02 35 59 47 52.
Et les sites internet de vos Chambres d’agriculture.