Redonner un nouvel élan à l’AOC Calvados
David Turpin, président de la section spécialisée de la FDSEA, exprime ses attentes pour la campagne en cours et en matière d’évolution du cahier des charges de l’AOC Calvados.
Comment les vergers se comportent sur le département ?
Les vergers ont souffert de conditions climatiques peu favorables cette année. Les pommiers sont peu chargés, ce qui augure une campagne de production d’une faible ampleur. Les producteurs doivent trouver une profitabilité pour rentabiliser leur production. Cela devra passer par une revalorisation du prix de la pomme payé au producteur. C’est une nécessité compte tenu de l’érosion prévisible des volumes à livrer dans les entreprises.
Quel regard portez-vous sur l’appellation Calvados ?
Cela fait plusieurs années que la FDSEA, la FNPFC et certains opérateurs engagent des démarches pour faire évoluer l’appellation. La version du programme national opérationnel (PNO), qui est proposée aujourd’hui, est déconnectée de la réalité de la production cidricole sur notre territoire. Une étude du conseil économique et social démontre une régression exponentielle du verger haute tige. Elle conduira inévitablement à terme à une pénurie des volumes transformés en Calvados en raison d’un cahier des charges trop draconien. Il y a un risque de mise sous cloche de ce signe de qualité qui ne sera profitable à personne.
Quels sont vos attentes sur l’évolution du cahier des charges de l’AOC Calvados ?
Nous souhaitons redonner des perspectives aux livreurs de pommes à cidre, à la vingtaine de producteurs, transformateurs et ceux qui souhaitaient s’installer ou transmettre leurs outils dans les années à venir. Nous avons demandé pour ce faire que la proposition de l’ODG visant à appliquer la contrainte de 30 % de surfaces de fruits issus de vergers hautes tiges soit limitée aux fruits achetés (pour les acheteurs élaborateurs). Les contraintes diverses inhérentes à la conduite d’un verger haute tige nous conduisent également à ne pas exiger de contrainte de surface en haute tige, une valorisation et un maintien du verger haute tige via les achats de fruits à hauteur de 30 %. Nous souhaitons, par ailleurs, une révision de la liste variétale et une harmonisation des points de contrôle source d’économie pour les acteurs de la filière.