conjoncture
Reflux des prix des cultures et éclaircie conjoncturelle en élevage
Bilan d’automne 2013 et prévision de revenu pour la Normandie.
Chaque année, le Pôle Economie et Prospective des Chambres d’agriculture de Normandie fait un bilan d’automne dans le but d’estimer les tendances annuelles des volumes et des prix des principaux produits et charges de la Normandie et d’évaluer l’évolution du revenu agricole global d’une année sur l’autre.
Cultures : la nouvelle campagne démarre en retrait par rapport à la campagne précédente
Malgré les conditions climatiques du début d’année (froid et pluies), les grandes cultures se sont dans l’ensemble adaptées mais avec de fortes disparités (graphique 1). La nouvelle campagne a débuté avec un prix du blé rendu Rouen autour de 200 €/t pour ensuite descendre sous la barre des 180 €/t fin août sous l’effet de prévisions de récolte mondiale abondante. Depuis début septembre les cours oscillent et repartent légèrement à la hausse, en fonction des incertitudes météorologiques actuelles aux États-Unis. Compte-tenu de ces éléments connus, le prix moyen de la récolte 2013 pourrait connaître une baisse de 20 % par rapport à celui de la campagne 2012-2013.L’orge évolue dans le sillage du blé. Le marché intérieur est peu actif actuellement, la demande des fabricants d’aliments restant très prudente. La nouvelle campagne a démarré autour de 180 €/t à Rouen pour atteindre 160 €/t fin août. Les prix pourraient être en recul de 22 % sur la campagne. En colza, la récolte mondiale en hausse de 7% fait baisser les prix. La baisse est estimée à 24 % sur l’année.
Collecte laitière : ça redémarre par la Manche
Sous l’impulsion de la Manche, les livraisons normandes repassent en positif à partir du mois de juin. Sur l’ensemble de l’année 2013, les livraisons devraient être en hausse de 1 % sur la Basse-Normandie (Manche + 3 % ; Orne et Calvados - 1 %), et un recul en Haute-Normandie de - 2 % (graphique 2).Alors que le premier trimestre accusait une baisse de 5 % des prix par rapport à l’année précédente, à partir d’avril, les prix pourraient augmenter de 7 à 10 %. La situation reste cependant confuse selon les laiteries dont certaines ont fait des avances de 25 €/1 000 l en début d’année. L’hypothèse retenue pour 2013 est de + 4 %.
Bovins : les ventes diminuent, le troupeau augmente et les prix se tassent
Globalement, les effectifs bovins normands augmentent après plusieurs années de baisse à commencer par les vaches laitières (+ 2 %) et allaitantes (+ 1 %). Il en est de même pour les jeunes bovins de race laitière ou à viande (+ 3 %). En contrepartie, les ventes de vaches sont en nette diminution ainsi que celles des jeunes bovins, contrairement à la tendance française. Supérieurs en début d’année, les prix sont en baisse à partir de l’été sur la majorité des produits sous la pression des acheteurs déplorant une baisse de la consommation. Sur l’année, les prix des vaches sont prévus avec une hausse moyenne de 12 %. Ceux des jeunes bovins de + 3%. A contrario, les prix des veaux s’effondrent de - 16 %.
Autres animaux : porcs au vert, volailles stables et œufs dans le rouge
Le prix du porc est en amélioration continue depuis le début d’année, sous l’effet du recul de la production qui laisse augurer un maintien du prix du porc à un niveau élevé en fin d’année soit 7 %.Le prix des volailles est quant à lui stable et le prix des œufs en baisse de 25 %.
Des intrants en léger repli
Depuis janvier, les prix des aliments reculent. La baisse devrait se poursuivre au moins jusqu’en octobre, et sans doute jusqu’en fin d’année. Entre 2012 et 2013, on devrait assister à une hausse de 6 à 8 %. Le tourteau de soja se maintient à un prix élevé alors que le colza a entamé une baisse dans le sillage des prix des cultures (graphique 3).Après un 2e épisode de hausse en 2010, les prix des engrais se sont stabilisés sur les deux dernières campagnes. La hausse des céréales a moins impacté le secteur cette année que lors des pics précédents. Les fabricants d’engrais ont beaucoup développé leur potentiel de production, ce qui limite l’impact sur les prix de la demande végétale. L’hypothèse de hausse est de + 1 %.Le prix du pétrole fléchi, surtout à partir d’avril. Sauf hausse très vive en fin d’année, le prix moyen annuel devrait rester inférieur à celui de 2012 de - 4 %.
Revenu 2013 en baisse
Avec toutes les précautions nécessaires pour une estimation avancée, la mesure partielle des effets conduit à une baisse significative du revenu normand estimée à - 223 millions d’euros environ (- 23 % du revenu 2012 avec une marge d’erreur de l’ordre de +/- 10 %) avec de fortes disparités selon les départements et les systèmes.