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Relance post Covid-19 : « Le Calvados est dans les starting-blocks »

Nathan de Lara a été nommé sous-préfet à la relance. L’homme, âgé de 28 ans, arrive de l’administration centrale à Paris. Sa mission : rencontrer les acteurs du territoire et lever la main pour décrocher de nouveaux fonds.

Nathan de Lara sous-préfecture
Nathan de Lara reconnaît que « nous sommes toujours au cœur de la crise » mais invite les acteurs à prendre contact avec lui.
© DR

« J’apprends vite », assure Nathan de Lara. Le sous-préfet à la relance est dans le département depuis une quinzaine de jours. Il arrive tout droit de l’administration centrale à Paris. Diplômé de l’école Polytechniques, docteur en intelligence artificielle, architecte systèmes de commandements pour les opérations aériennes - entre autres - il a été « prélevé sur les effectifs de l’armée de l’air pour venir en renfort des actions territoriales. J’ai répondu à l’appel général pour venir servir le territoire, soulager les équipes de la préfecture et les services de l’État ». Nathan de Lara se rappelle être venu « en vacances dans le Calvados, à Trouville, étant petit ».

Lever la main

En poste pour normalement deux ans, le sous-préfet à la relance a pour mission de rencontrer les acteurs du territoire et de l’administration, de centraliser les difficultés. « Nous devons faire un effort de diagnostic initial : où en est-on ? Comment être proactif et participer à la relance ? » Si certains fonds sont dans les mains de la préfecture, d’autres, nationaux, sont attribués via des appels à projets. « Mon rôle sera de convaincre l’administration centrale que les projets du département sont pertinents et méritent d’être accompagnés financièrement. » En illustration, les fonds alloués au plan protéines, consommés en moins de vingt-quatre heures. « Les fonds du volet A, dédiés à l’achat de matériel, ont été siphonnés. Mon travail est de lever la main, de convaincre Paris, avec l’aide des acteurs du département, pour que l’administration centrale réalloue des fonds car le Calvados n’a pas candidaté. »

Esprit d’équipe

« Le Calvados doit pouvoir postuler sur la quasi-totalité des appels à projets du Plan de relance », analyse Nathan de Lara. Selon lui, « l’économie est prête à rebondir. Les recettes de TVA, entre les deux confinements, n’ont jamais été aussi élevées ». Si l’économie est « en stand bye », il n’y aura « pas de retard à l’allumage ». « Ici, il y a un vrai esprit d’équipe, qui m’aide à monter en compétences. Ce métier ne s’exerce pas seul. » Sur le plan protéines, encore, Nathan de Lara salue la rencontre avec les organisations du monde agricole. « Le volet B sert à la structuration de la filière. Les acteurs sont unanimes : il faut trouver un modèle économique rentable. » Si Nathan de Lara reconnaît débuter sur ce sujet « technique », il sait qu’il a « besoin de gens qui m’entourent. Je me forme très vite ».

 

Plan protéines : réunion de travail avec la préfecture

Lorsque le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, est venu en visite à la Coopérative Isigny-Sainte-Mère début janvier, il a été suggéré au préfet du Calvados d’organiser une réunion de travail sur le plan protéines. La semaine dernière, la Chambre d’agriculture, l’État, la Région et les acteurs du monde agricole se sont donc retrouvés autour d’une table. « L’enjeu est de travailler à une vraie structuration de la filière pour aller vers : l’indépendance en protéines des élevages et augmenter la richesse des prairies ; une complémentarité entre les producteurs de protéines dans le sud du département et les éleveurs qui ne sont pas autosuffisants ; une production, à terme, de protéines végétales pour la consommation humaine », retrace Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d’agriculture. Le plan de relance de l’État consacre, sur le papier, 100 millions d’euros au plan protéines. Dont 20 millions d’euros pour du matériel, consommés en moins de vingt-quatre heures. Reste 80 millions destinés à la structuration de la filière, distribués selon des appels à projets. « Nous travaillons, avec les partenaires du monde agricole, pour faire émerger des projets novateurs. Si des projets collectifs et inventifs captent des fonds, nous serons attentifs à ce que la valeur ajoutée revienne, à un moment, au producteur. »

 

 

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