Bilan Pac
Réorientation des aides : ce qu’en pensent les acteurs économiques
Bilan Pac
Après la réaction de la profession agricole, ce sont aujourd’hui les coopératives inter-régionales qui réagissent aux modalités annoncées du bilan de santé de la Pac.

Les organismes stockeurs du département s'expriment sur le bilan de santé de la Pac.
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S. Leitenberger /réussir
A la question “La réorientation des aides est actée. 1,4 milliard d’euros sont ainsi réaffectés, soit 18 % des aides. En tant que président de coopérative céréalière, quelle est aujourd’hui votre analyse de cette décision gouvernementale ?”, voici les réponses des responsables d’organismes stockeurs qui ont bien voulu y participer...
Jean-Jacques Prévost,vice-président de Cap Seine
Je trouve que la réforme, telle qu’elle a été annoncée, est brutale dans son application et dans ses conséquences. Le pire, à terme, ce sont 22 % de diminution des aides pour toute la filière grandes cultures qui peuvent ainsi être orientés. J’espère malgré tout que cette réforme, dans ses modalités d’application, puisse être plus “acceptable”. (...)
Laurent Levesque, président de Sévépi
Deux points me paraissent essentiels : le premier est d’avoir opposé éleveurs et grandes cultures. Je rappelle que le secteur scop est resté ouvert et que depuis la mise en place de la Pac, les scopeurs ont déjà vu leurs aides diminuer au profit de ceux qui les rejoignaient. Le second, c’est l’argument choc selon lequel le secteur céréalier serait monté dans un train haussier car la demande serait pour les décennies à venir supérieure à la production. Sans être pessimiste, l’actualité ne va pas dans ce sens.(...)
Yves Vanhoecke, président de Biocer
Biocer collecte des céréales biologiques auprès d'une centaine d’adhérents qui produisent aussi du lait, de la viande, des légumes, des fourrages car l'agriculture biologique est une agriculture d'équilibre avec des productions diversifiées.
Nous nous réjouissons de la nouvelle orientation un peu plus équitable. C’est un premier pas mais tout à fait insuffisant. Sur les 1,4 milliard, seulement 50 millions sont affectés à l’agriculture biologique. Il en faudrait 6 fois plus pour atteindre les objectifs du Grenelle (6% des surfaces en 2012). Une augmentation des aides à l’herbe et aux protéagineux est également bienvenue. (...)
François Barret, président d’Interface Céréales
La réorientation des aides Pac aurait été mieux admise par nos adhérents si notre ministre de l’Agriculture avait eu, en contre partie, un projet ambitieux pour la filière céréalière française et européenne. Or, notre Ministre a tendance à vouloir justifier la Pac essentiellement sur l'aménagement du territoire et sur son rôle social. Il délaisse beaucoup les volets économique et géopolitique de l’agriculture. (...)
Daniel Jacob président de la Calq
Je suis très insatisfait de cette réforme. J’ai reçu la lettre de Philippe Pinta à ce sujet et il n’y à rien à ajouter. Je l’ai d’ailleurs transmise à l’ensemble de nos élus locaux de la coopérative. Pour nous céréaliers, c’est une attaque directe à notre revenu. Quand nous regardons de plus près ces décisions, concrètement, cela va représenter 60 à 80 € de l’hectare de revenu en moins, selon le modèle d’exploitation. Sachant que notre coopérative est une coopérative de scopeurs, cette réorientation des aides va avoir obligatoirement un impact sur le résultat économique des exploitations et, tout aussi logiquement, sur le résultat même de notre coopérative. (...)
Retrouvez l'intégralité de cet article dans notre édition papier de l'Eure agricole
du 12 mars 2009
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