RIP : le droit à l’erreur ne tue pas
Une soixantaine de représentants de la FDSEA, des chasseurs et des forestiers du Calvados ont enterré symboliquement la ruralité sur le parvis de la permanence du député Bouyx, le 8 octobre dernier à Bayeux (14). Ils invitent l’élu du Bessin à revoir sa copie en retirant sa signature du RIP (référendum d’initiative partagée) sur la condition animale.
Une soixantaine de représentants de la FDSEA, des chasseurs et des forestiers du Calvados ont enterré symboliquement la ruralité sur le parvis de la permanence du député Bouyx, le 8 octobre dernier à Bayeux (14). Ils invitent l’élu du Bessin à revoir sa copie en retirant sa signature du RIP (référendum d’initiative partagée) sur la condition animale.
Sur la plaque rutilante de la permanence du député Bertrand Bouyx, allée de l’Orangerie à Bayeux, il est clairement indiqué : « permanence ouverte au public du mardi au vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h ». Et du public, en ce jeudi 8 octobre vers 11 h 30, il y en avait et venu des 4 coins du département. Un public qui espérait un moment d’échanges avec l’élu de la République sur un sujet qui fâche : le RIP versus condition animale qu’a paraphé le député du Bessin. Mais ni Bertrand Bouyx ni son attaché parlementaire n’étaient visiblement présents au grand damne de Xavier Hay (secrétaire général de la Fdsea), Jean-Christophe Aloé (président de la Fédération des Chasseurs) et Jean-François Jacquet (président du syndicat des fôrets privées Calvados-Manche).
Redescendre sur le terrain
« La Fdsea du Calvados s’associe pleinement aux chasseurs et aux forestiers pour condamner le RIP. Au-delà du fond, nous dénonçons la méthode qui consiste à jeter en pâture la ruralité et les acteurs du monde rural qui sont présents sur le terrain, a décoché en guise de première flèche Xavier Hay. Ce n’est pas dans les salons parisiens qu’on travaille un sujet comme celui-là. Nous exigeons un véritable travail d’enquête parlementaire sur le sujet et que les efforts réalisés par la profession depuis plusieurs années soit reconnus ».
Et d’enchaîner : « Monsieur Bouyx, qui est quand même député d’une circonscription rurale, se tire une balle dans le pied. Il est censé nous représenter et non pas faire le jeu des salons parisiens. Nous lui demandons de retirer sa signature du RIP ».
Vers une mobilisation de plus grande ampleur ?
La seconde banderille a été portée par les chasseurs. « Monsieur Bouyx, nous trouvons votre attitude déplorable. Pourquoi ? Parce nous sommes apolitique et collectif (...). Chacun a le droit d’exprimer sa position, qu’elle nous plaise ou pas, mais quand vous nous dites que vous êtes d’accord avec nous et que vous signez quand même le RIP, vous montrez le peu de conviction que vous apportez au débat et le peu d’intérêt que vous portez à la circonscription à la tête de laquelle vous avez été élu, s’est emporté Jean-Christophe Aloé. C’est un véritable scandale. Nous sommes aujourd’hui à minima, et c’est volontaire, mais s’il faut être plus nombreux demain pour nous faire entendre, notamment au niveau national, nous saurons répondre à l’appel ».
Et enfin l’estocade portée par Jean-François Jacquet. « Vous êtes le seul parlementaire du Calvados et de la Manche à soutenir l’enclenchement d’une procédure antiparlementaire puisqu’il s’agit justement de court-circuiter les débats. Nous vous demandons de retirer votre signature du RIP comme l’ont fait certains de vos collègues et de défendre la ruralité, ce pour quoi vous avez été élu », exigent les forestiers privés.
Prochaine visite : Fabrice Le Vigoureux, député LRM de Caen ?