Sécheresse 2020 : « On a dû acheter pour 36 000 € d’aliment pour les bovins »
Jean-Noël et Florent Hervé, associés dans le Gaec père fils RVJF, à Feings dans le Perche, ont subi des pertes dues à la sécheresse de 2020. Depuis début mai 2021, les deux tiers du département sont reconnus en état de calamité agricole. Les exploitants concernés peuvent demander des aides sur les fourrages. Ils ont jusqu’au 30 juin, sur internet.
Jean-Noël et Florent Hervé, associés dans le Gaec père fils RVJF, à Feings dans le Perche, ont subi des pertes dues à la sécheresse de 2020. Depuis début mai 2021, les deux tiers du département sont reconnus en état de calamité agricole. Les exploitants concernés peuvent demander des aides sur les fourrages. Ils ont jusqu’au 30 juin, sur internet.
« L’année 2020 a été compliquée. On a perdu 50 % de rendement en maïs. On a dû acheter pour 36 000 € de nourriture, 7 ha de maïs sur pied, quatre camions de pommes de terre pour 2020 et trois pour 2021. La mauvaise récolte ricoche sur l’année 2021. Nous avons dû trouver des alternatives pour assurer notre production. En blé, on a fait 44 q/ha au lieu de 82 q/ha ». Jean-Noël et Florent Hervé, agriculteurs associés à Feings, racontent les répercussions du manque d’eau de la dernière campagne. Mardi 8 juin, les éleveurs sont entourés d’Anne-Marie Denis et Marc Gégu, présidente et secrétaire générale de la FDSEA. « La plupart ont perdu 30 % à 50 % de leurs fourrages. Ils ont dû investir pour ne pas manquer d’aliment ou ne pas vendre de bêtes », corroborent les responsables syndicaux.
Le travail syndical a payé
« Début avril 2020 la végétation s’est stoppée à cause du manque d’eau. Nous avons eu des problèmes de repousse après la première coupe et de croissance du maïs, relate Marc Gégu, exploitant à La Chapelle-Viel, dans l’est du département. Dès le 20 avril, nous avons alerté l’administration. » L’administration met alors en place une commission d’enquête - entre Moulins-la-Marche et Rémalard - pour déterminer les taux de perte par culture, faire remonter le dossier au ministère de l’Agriculture. Les agriculteurs, « relancés par la FDSEA, les JA et la Chambre, ont fourni leurs données. On a utilisé tout notre réseau de présidents locaux pour faire remonter les informations », se félicite Anne-Marie Denis. En septembre, le parti est pris de sectoriser le département selon la situation. « A l’automne, on a eu une détaxation partielle de la taxe sur le foncier non bâti. Début mai, 254 communes ornaises ont été reconnues en état de calamité de sécheresse agricole ». Les responsables syndicaux saluent l’implication du réseau : « on a été très actifs pour que les agriculteurs aient une compensation sur les fourrages à la suite de la sécheresse ».
Les Hervé ont fait la demande d'aide
« Pour bénéficier de l’aide, il faut justifier de 13 % au moins de perte de valeur du produit brut d’exploitation. Et d’un taux de perte de production de : 36 % sur prairies permanentes, 40 % sur prairies temporaires, 43 % sur maïs fourrage, 20 % sur les autres fourrages éventuels. Les aides sont issues du fonds national de gestion des risques en agriculture », détaille Anne-Marie Denis. Les Hervé ont fait la demande : « il faut compter une heure. On conseille de rassembler les données sur la PAC, les effectifs animaux 2020, les contrats aléas climatiques si on est assuré ». Les agriculteurs ont jusqu’au 30 juin pour remplir leur déclaration sur le site de la Direction départementale des territoires (DDT). Quant à l’année 2021, qu’en disent-ils ? « Nous sommes pour le moment dans une bonne année. Mais ce qu’on dit c’est que, le mauvais temps, c’est le temps qui dure. »