Négociations commerciales
Les JA et la FDSEA sensibilisent le consommateur à la répartition de la valeur ajoutée
Samedi 20 février 2020, les JA et la FDSEA organisaient une opération de communication auprès
des consommateurs dans des grandes surfaces de quatre villes de l’Orne. Objectif : informer les consommateurs de l’existence du gouffre entre le prix en GMS et le prix payé au producteur.
Samedi 20 février 2020, les JA et la FDSEA organisaient une opération de communication auprès
des consommateurs dans des grandes surfaces de quatre villes de l’Orne. Objectif : informer les consommateurs de l’existence du gouffre entre le prix en GMS et le prix payé au producteur.
Dimanche 28 février prendront fin les négociations commerciales annuelles entre les grandes surfaces et leurs fournisseurs industriels. JA National a lancé un appel à la mobilisation avant le sprint final. Au Leclerc d’Arçonnay, près d’Alençon, des membres du JA 61 et de la FDSEA 61 se sont réunis pour distribuer des tracts et disséminer des affiches dans le magasin afin de décrire le problème aux consommateurs. « On veut sensibiliser l’opinion publique, déclare Nicolas Chevalier, secrétaire adjoint au JA 61 depuis deux ans et agriculteur près de Carouges (61), pour faire bouger les grandes surfaces ». Les agriculteurs dénoncent un prix d’achat au producteur qui stagne depuis des années, alors que les charges de production et que les prix en GMS augmentent. Armand Prod’homme, responsable de la commission viande au JA 61 déplore : « aujourd’hui, les jeunes bovins sont payés environ 3.6€/kg alors que le coût de production atteint 4.3€/kg. Ça ne peut pas fonctionner. Nous demandons un effort ».
Rencontrer les consommateurs
Dans le magasin, les affiches ont été placardées dans les rayons des produits laitiers et de la viande. Les tracts ont été distribués, ce qui a été l’occasion pour les JA d’interpeler plusieurs consommateurs sur leur connaissance du prix payé aux producteurs des denrées qu’ils achetaient. Christine Véan, questionnée sur ce sujet réagissait : « je suis sensible à ça. Les agriculteurs ne gagnent rien. Quand je vois le prix de certains produits ici, je me dis qu’il y a un problème ». Lorsqu’on lui demande son avis sur l’agriculture française, elle s’émeut davantage : « mes parents sont issus du monde agricole, ça a bien changé. Quand je vois les faillites aujourd’hui, ça me donne envie de pleurer. Des dettes, des dettes, sans aides. C’est une honte ». Au rayon viande, les participants de la manifestation en profitent pour regarder les prix : « c’est cher, constate Nicolas Chevalier, en moyenne, le porc coûte entre 7.5 et 8€/kg de carcasse en rayon. Nous, on nous le paye
1.3€/kg. Quand les responsables Leclerc nous disent qu’ils ne font aucune marge sur ces produits, je n’y crois pas ». Cynthia et Kévin David, passant par là pour faire leurs achats regrettent que, « le prix soit aussi cher lorsqu’on achète en grande surface, quand on connait ce que touchent les producteurs. Dommage qu’il n’y ait pas assez de vente directe ».
Les représentants de la section viande de la FDSEA et JA ont récemment rencontré Nicolas Dumesnil, directeur de la Socopa de Gacé et Philippe Leprince, Directeur de l’OP bovins d’Agrial, pour échanger sur l’avenir de la filière. La situation économique des éleveurs, notamment de JB, qui se dégrade depuis plusieurs années, est difficile à reprendre en main par les acteurs de la filière. Chacun s’est avéré être à l’écoute de son interlocuteur, facilitant la compréhension des points de vue. Pour tous les représentants, la contractualisation semble être la solution la plus bénéfique à la filière. De surcroît, chacun tente de trouver des solutions viables sur le long terme pour aider les producteurs. Chaque acteur de la filière doit être en contact afin de proposer des décisions cohérentes et correspondant aux attentes des éleveurs.