Protéagineux
Surveillance et protection rapprochée
Avec le réchauffement marqué des températures, le stade de développement des protéagineux d’hiver et de printemps progresse rapidement. Les mauvaises herbes et les ravageurs en profitent aussi. Rappel des préconisations d’Arvalis-Unip.


Le désherbage est une des interventions les plus importantes en culture de protéagineux, tant pour l’efficacité des traitements contre les mauvaises herbes que pour leur sélectivité vis-à-vis des cultures.
Protéagineux d’hiver
Le développement des cultures a été freiné par les conditions hivernales, notamment dans les parcelles semées tard (novembre, voire décembre).
Il est encore temps de désherber ; soit contre les dicotylédones, soit contre les graminées (tableau 1).
Comme il n’est pas possible de désherber les deux familles d’adventices en même temps, la priorité doit être donnée aux dicotylédones car l’efficacité dépend beaucoup de leur stade de développement : elle est d’autant meilleure que les adventices sont peu développées, surtout dans le cas des mélanges.
Les graminées peuvent être désherbées après, car les produits ont une bonne efficacité, tout en modulant les doses en fonction du stade de ces graminées (repousses de céréales, folle avoine, ray-grass, …). Il faut respecter un délai d’une semaine entre le traitement antidicotes et le traitement antigraminées.
Attention, les conditions climatiques au moment de l’application sont très importantes.
- Les mélanges antidicots et les antigraminées racinaires ne doivent pas être appliqués en cas de fortes amplitudes de température entre le jour et la nuit (de l’ordre de 15° C). De plus, ils ne doivent pas être mélangés avec des mouillants et adjuvants.
- Les antigraminées à action racinaire doivent être appliqués en conditions d’hygrométrie élevée et si possible sur sol humide ; il est trop tard pour les appliquer maintenant.
- Les antigraminées foliaires ne doivent pas être utilisés lorsque les températures moyennes sont inférieures à 5° C et lorsqu’il fait très sec.
Protéagineux de printemps
Les stades des cultures sont évidemment moins avancés et les états de salissement différents. Pour des semis réalisés 2e quinzaine de février ou tout début mars, les cultures étaient quasiment toutes levées au 20 mars. Suivant qu’il y a eu ou non traitement de post semis prélevée, la stratégie ne sera pas la même.
Rappelons que le désherbage antidicotylédones de la féverole ne peut se faire qu’en post semis prélevée (tableau 2).
Et les ravageurs ?
Les ravageurs de début de cycle sont principalement les sitones. Sur pois et féverole d’hiver développés (plus de 5 à 6 feuilles), l’arrivée des sitones dans les cultures ne pose pas de problèmes. En revanche, les cultures de printemps sont à des stades sensibles (2 à 3 feuilles) et doivent faire l’objet de traitement, au vu des attaques.
Si plus de 5 à 10 encoches en moyenne par plante, traiter avec un produit à base de pyréthrinoïdes (nombreux produits commerciaux).
L’important est de traiter par temps calme (sans vent) et en pleine journée, pendant l’activité des sitones.
Surveiller également les thrips dès la levée, qui peuvent être dans les cultures de pois, selon les secteurs géographiques et les précédents culturaux. Traiter également avec un produit à base de pyrèthre.
Lupin : peu de solutions herbicides
Trois types de produits seulement sont autorisés sur cette culture : deux antidicotylédones (le Centium, le Cent 7) et trois antigraminées.
Sont utilisables en post levée :
- Le Cent 7 (0.8 l/ha), efficace contre les crucifères, fumeterre, matricaire, morelle, stellaire et véroniques.
A noter que si ce produit a déjà été utilisé en post semis prélevée, la dose totale (pré + post) ne doit pas dépasser 1 l/ha.
- Les produits antigraminées : Agil, Claxon et Ambition (3 produits commerciaux avec la même matière active) ; utilisables à la dose de 1.2 à 2 l/ha suivant le stade des mauvaises herbes.