INTERVIEW
Thibaut Verhaeghe, membre de JA 61 : "C’est à nous, les jeunes, de parler de notre travail "
Thibaut Verhaeghe, 26 ans, est installé à Saint-Symphorien-des-Bruyères, dans le canton de L’Aigle. Il repart pour un troisième mandat au sein du bureau des Jeunes agriculteurs de l’Orne.
Thibaut Verhaeghe, 26 ans, est installé à Saint-Symphorien-des-Bruyères, dans le canton de L’Aigle. Il repart pour un troisième mandat au sein du bureau des Jeunes agriculteurs de l’Orne.
>> Thibaut Verhaeghe, qui êtes-vous ?
Je suis fils d’agriculteur. J’ai un frère et une sœur. Je suis le dernier des trois. J’ai suivi un bac STAV au lycée du Robillard puis un BTS productions végétales. Je suis parti en stage cinq semaines, dans une ferme céréalière en Angleterre. C’était très enrichissant. Ensuite, je suis revenu travailler à la ferme de mes parents. À l’époque, il y avait 180 ha, en polyculture élevage allaitant. Je suis resté salarié pendant cinq ans, avant de m’installer le 1er avril 2019 en Gaec avec mon frère. Il avait son exploitation, on a groupé les deux structures. Maintenant, on compte 295 ha dont 160 ha de surface fourragère, 100 mères Charolaises et on produit 580 000 l de lait en AOP camembert. Je m’occupe à 100 % de l’atelier allaitant et j’épaule mon frère pour les laitières. Depuis un mois, on emploie un salarié à mi-temps.
>> Comment avez-vous commencé chez les Jeunes agriculteurs ?
J’ai commencé en 2011 pour l’organisation de la Fête de la terre à L’Aigle. Je n’étais pas encore majeur. Mon frère, à l’époque, était trésorier du canton. J’ai suivi ! Quand j’étais à l’école, j’ai continué à participer aux activités du canton. Puis, j’ai remplacé mon frère en tant que trésorier. Il y a six ans, j’ai été élu président de canton. Je ne le suis plus aujourd’hui. Quand je suis revenu travailler à la ferme après mon BTS, je cherchais à voir d’autres modèles d’exploitations, d’autres fermes, échanger pour ne pas rester enfermé dans ce que je connais. C’est aussi pour ça que je me suis engagé chez JA. Alors, j’ai pris le temps de m’impliquer à l’échelle du département. Ça m’a plu. J’ai été élu secrétaire général adjoint, puis secrétaire général. Je me suis installé au cours du dernier mandat. Je me suis posé la question de continuer ou pas : quand on s’installe, la charge de travail est importante, en plus on construit un nouveau bâtiment. J’ai envie de consacrer du temps à ma vie de famille. Je me suis demandé si j’étais encore capable de me dégager du temps pour JA.
>> Et la réponse est oui.
Ça me tenait à cœur de rester au bureau, de continuer à défendre le métier. C’est à nous, les jeunes, d’être présents pour parler de notre travail. Si nous ne le faisons pas, d’autres le font à notre place. Nous devons communiquer, montrer ce qu’on fait de bien, notre travail de qualité, pour supprimer les images négatives qui circulent à nos dépens. Cela passe par une communication positive sur les réseaux sociaux, des discussions avec ses voisins, ouvrir sa ferme et montrer notre travail. Pendant les deux derniers mandats, on a réussi à gagner les élections à la Chambre d’agriculture, on a conservé la carte des zones défavorisées, la DJA. Ce sont des faits marquants.
>> Quel est le défi à relever pour le prochain mandat ?
Nous n’avons pas pu organiser de Fête de la terre à cause de la crise sanitaire de la Covid-19. L’événement est un point d’unification, ça fait rentrer des jeunes dans le syndicat car nous travaillons tous, dans un canton, avec un même objectif. Nous devons faire en sorte que ça bouge, que les uns et les autres donnent leur avis, mobiliser les jeunes quand nous menons des actions. Nous devons continuer à être présents sur le territoire, à animer le réseau, à faire circuler les informations. La série de portrait dans le journal est un moyen de nous faire connaître.