Thierry Thomas, FDSEA : " On est un peu les oreilles du terrain "
L’Assemblée générale des minico d’Ecouché, Trun, Exmes et Argentan a lieu mercredi 10 février dans un format réduit en raison des mesures sanitaires.
Interview de Thierry Thomas, administrateur de la FDSEA de l’Orne et président de l’interco du paysage d’Argentan.
L’Assemblée générale des minico d’Ecouché, Trun, Exmes et Argentan a lieu mercredi 10 février dans un format réduit en raison des mesures sanitaires.
Interview de Thierry Thomas, administrateur de la FDSEA de l’Orne et président de l’interco du paysage d’Argentan.
>> Thierry Thomas, qui êtes-vous ?
J’ai 55 ans et je suis installé en Gaec à quatre depuis 1990 sur le plateau d’Argentan. Notre atelier bovin viande regroupe 800 JB Charolais et une centaine de génisses à l’herbe ; nous cultivons 400 ha de céréales, dont 250 ha pour la vente.
>> Vous êtes président de l’interco du paysage d’Argentan, quel est votre rôle ?
Je suis un relais entre les présidents de minico et le conseil d’administration de la FDSEA de l’Orne. J’écoute mes collègues. Quand on rencontre un problème dans le secteur, on se réunit avec les quatre présidents des minico et on remonte au CA, on est un peu les oreilles du terrain. En tant que président de la section viande bovine, on peut me solliciter sur ce sujet en particulier. C’est aussi moi qui organise l’AG des minico.
>> Quels types de problèmes faites-vous remonter ?
Par exemple, dans le cadre des captages d’eau. Nous entendons la demande politique autour de la qualité de l’eau. Nous la comprenons quand les analyses d’eau réalisées démontrent une teneur en nitrates et pesticides un peu élevées. Nous sommes volontaristes pour un programme d’accompagnement Das ces zones pour la réduction d’intrants. Il faut cependant être cohérent : nous demandons que les baisses de rendement et la hausse des contrôles de production soient compenses financièrement.
>> Quels sont les sujets du moment ?
Le problème majeur c’est le fait que les EGA ne soient pas appliqués dans le secteur de la viande. Nos coûts de production ne sont pas pris en compte. Samedi 23 janvier, nous avons organisé des actions avec JA au sein de l’Intermarché d’Argentan. Nous étions une quinzaine, JA et FDSEA 61. Nous avons d’abord rencontré le directeur et son chef boucher pour leur dire pourquoi on était là. Puis nous avons annoncé que nous allions enlever des produits laitiers et carnés des rayons pour les donner aux gens. Le directeur n’était pas content, mais nous avons quand même pu retirer trois caddies. A l’extérieur du magasin, nous avons distribué des tracts aux clients et nous leur avons donné des produits, ceux qui ne nous rémunèrent pas. Le restant est allé au Secours catholique. Nous avons mis la pression parce que les négociations commerciales sont en cours et qu’ils essaient de garder les mêmes prix que l’année dernière. Mais là, il faut au contraire des hausses, si on veut conserver un terroir d’éleveurs dans l’Orne.
>> Comment va se dérouler l’assemblée générale du 10 février ?
Elle va se passer différemment de d’habitude parce qu’on ne peut pas louer de salle avec 30 ou 40 personnes. On a demandé à chaque président de minico de venir avec une ou deux personnes pour échanger.
>> Quels thèmes aborderez-vous ?
Anne-Marie Denis interviendra en visio pour nous parler de la PAC. On évoquera des sujets d’actualité, l’environnement avec les ZNT, les renégociations commerciales, la hausse des coûts de production à cause de la sécheresse 2020 et du manque de matières. Il y aura aussi les questions diverses qu’on ne connaît pas mais qui permettent de faire émerger un débat, en fonction de ce qui se passe sur le terrain.