Diversification
Tourisme équestre en Normandie : dans une optique de diversification
Notre région normande dispose incontestablement d’atouts sérieux pour proposer une offre touristique autour du cheval.

En effet, des atouts “naturels” tels que la grande diversité de ses paysages (forêts, littoral, collines et vallées), de ses sites majeurs (Haras national du Pin, Mont St-Michel, Deauville…) et d’une image de marque “Terre de cheval” (Pôle de compétitivité de la filière équine, hippodromes de renom, événementiels hippiques d’envergure…) compensent très largement une image climatique en apparence peu favorable.
Notons alors que le tourisme équestre peut constituer, dans un contexte fragile de l’économie locale et d’avenir incertain de l’activité agricole, une perspective, certes partielle, mais parfaitement adaptée pour une optique de diversification des productions agricoles. De cette façon, par l’accueil de ces clientèles, il est possible de valoriser l’hébergement à la ferme (des cavaliers et de leur monture), la restauration (table d’hôtes, ferme auberge) ou des produits de la ferme (boutique, panier pique-nique).
Néanmoins, il est bon de remarquer que les exigences et attentes des clientèles autour du cheval ont évolué, tout comme pour le tourisme vert en général. En effet, les cavaliers qui se satisfaisaient autrefois d’un confort sommaire et champêtre pour leur nuitée, ne sont plus observables aujourd’hui. Il convient donc d’offrir un produit touristique de “haute qualité” avec une prestation complète préférant la sécurité à l’improvisation. De cette façon, la Normandie pourra mieux se positionner dans ce secteur d’activité fortement concurrentiel, face à des régions traditionnellement mieux implantées et reconnues dans ce marché.
Profils et attentes des clientèles visées
Depuis quelques années on observe une nette progression de l’équitation loisirs en extérieur, de nombreux cavaliers souhaitent une approche plus naturelle et plus complice avec leur
monture, par opposition à l’apprentissage en reprise (cours d’équitation en manège ou carrière) perçu comme plus fastidieux. Ainsi, on voit des groupes de cavaliers (propriétaire de leur monture ou non) se constituer pour s’organiser balades ou randonnées dans différentes régions qui ont su organiser et proposer des offres complètes. Bien souvent, ce sont des groupes de 4 à 8 cavaliers qui recherchent un hébergement confortable pour eux et sécurisant pour leurs chevaux (paddock avec une clôture en bon état et sans danger, avec abri naturel ou artificiel, abreuvoir, un box d’appoint si un cheval doit être isolé), non loin des itinéraires de randonnées (à 3 km maximum). En complément de cette offre de base, sont bien venues la possibilité de se restaurer sur place (table d’hôte, ferme auberge) et des services “plus” pour leur monture (foin, information concernant le maréchal-ferrant, le vétérinaire…) et pour leur pratique (itinéraires et cartes, sellerie, douche pour les chevaux, parking vans/camions, points d’attache pour les chevaux…). Généralement, ces cavaliers effectuent 25 km journaliers. Il appartient donc de vérifier que l’on se situe dans ce rayon par rapport à d’autres hébergements qui proposeraient l’accueil de cavaliers itinérants ou alors avoir 3 à 4 circuits de cette distance autour de sa ferme pour des randonnées dite “en marguerite”.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger non plus les centres de tourisme équestre ou les fermes équestres qui proposent des randonnées accompagnées, clé en main (location cheval, accompagnement, hébergement-restauration), à leur clientèle de cavaliers. En effet, il est important de les connaître et de s’en faire connaître pour inscrire votre halte à la ferme dans leur circuit. Dans ce cas, les groupes peuvent être un peu plus importants (jusqu’à 10-12 cavaliers) avec parfois une exigence moins forte pour les cavaliers qui accepteront d’être en chambrée par 4 et ainsi diminuer le coût de la part de l’hébergement.
De même, il ne faut pas perdre de vue le public de plus jeunes cavaliers, souvent encadré par une structure de tourisme équestre, qui lui, sera prêt à dormir sous la toile de tente non loin du paddock de ses chevaux.
En résumé, selon le type d’hébergement que l’on proposera aux cavaliers on répondra aux attentes et surtout au budget de ces clientèles différentes. En revanche, pour l’accueil des chevaux les exigences demeurent les mêmes avec un seul mot d’ordre : sécurité !
Prestations diverses
Différentes formules peuvent être proposées sur la ferme pour répondre aux diverses attentes autour du cheval : halte équestre, pension équestre ou ferme équestre.
La première répondra aux exigences des cavaliers itinérants ou en séjour sur la ferme. Cette formule peut encore se développer en Normandie afin de renforcer le maillage des offres hébergements (cavaliers et chevaux). Ainsi, le Conseil régional de Basse-Normandie propose une aide à l’investissement à hauteur de 30 % du montant HT des travaux liés à l’accueil de chevaux (plafonnée à 6 000 €) s’il y a respect de la Charte régionale de qualité d’accueil des cavaliers et de leur monture et si à proximité d’un itinéraire équestre reconnu d’intérêt régional (pour tous renseignements complémentaires et demande de dossier de candidature : Julie-Anne Porte, CR B-N service tourisme, 02 31 06 95 72). Quant à la promotion de cette prestation touristique, il vous sera possible de solliciter l’agrément “Ferme d’héberge-ment de chevaux” du réseau Bienvenue à la Ferme par l’intermédiaire du service Tourisme & Agriculture de votre Chambre d’agriculture départementale, qui ne manquera pas non plus de vous conseiller sur la mise en place de cette formule d’accueil à la ferme.
La pension équestre quant à elle, s’adressera uniquement à des cavaliers propriétaires, qui ne disposent pas de terrain et/ou de structure pour héberger à l’année leur monture. Selon leur pratique de l’équitation et de la caractéristique de leur cheval, leurs exigences diffèrent. En effet, pour une pratique d’équitation de loisirs extérieure, une pension pré avec un abri (artificiel ou naturel) peut suffire. En revanche, pour une pratique d’équitation dite plus classique, il sera préféré une pension box (voir pré & box) et avoir la possibilité de travailler son cheval sur une carrière en sable ou dans un manège. Si l’on opte pour cette seconde prestation, on s’inscrit davantage dans l’esprit d’une écurie de propriétaires, avec par conséquent des investissements plus importants.
Enfin, la ferme équestre est ni plus ni moins qu’un centre de tourisme équestre (mêmes obligations et diplômes) située sur l’exploitation agricole et gérée par un agriculteur. De même, s’il choisit de promouvoir cette activité sous la marque Bienvenue à la Ferme “Ferme équestre” il lui faudra justifier de la valorisation de jeunes chevaux et/ou de la naissance de poulains pour
constituer au minimum 30 % de sa cavalerie ou à défaut, avoir
un autre atelier de production animale ou végétale sur l’exploitation, en plus de l’activité équestre.
Prendre appui sur les forces du territoire normand
Il proposera des prestations de balade ou randonnée depuis la ferme et pourra aussi, s’il le souhaite, accueillir des chevaux itinérants ou en pension.Tout comme dans d’autres régions, telles que la Bourgogne, Rhône-Alpes, la Franche-Comté ou la Bretagne, où pourtant la notoriété “Cheval” est moins forte qu’en Normandie, il est nécessaire de s’appuyer sur les forces de notre territoire, d’organiser et de promouvoir l’offre touristique autour du cheval.
En effet, il s’agit de faire valoir les axes structurants et porteurs de randonnées (GR 22 Paris-le Mont St-Michel/GR 36 passant à proximité du Haras national du Pin/Route des Abbayes normandes), d’optimiser et qualifier les haltes équestres existantes ou à développer, de valoriser les itinéraires par des parutions adaptées aux cavaliers ou meneurs (exemple de réalisations dans l’Orne : “A cheval dans le Pays d’Auge ornais” ; “Attelage dans les forêts de l’Orne”, d’asseoir les événements équestres en Normandie (Equiday’s, Normandie Horse show, Rides de Deauville).
Autant d’atouts qui devraient nous permettre de démarcher activement sur des salons touristiques ou sur un portail internet un nombre grandissant de clients-cavaliers potentiels en quête de nature, liberté, convivialité, rencontre.
Nous pourrions leur proposer “La promesse de grandes conquêtes à cheval en terres normandes !”.
P.B.
Les relais Tourisme & Agriculture des Chambres d’agriculture
Calvados : 02 31 70 25 00 ou bienvenuealaferme@calvados.chambagri.fr
Manche : 02 33 06 48 89 ou bienvenue@manche.chambagri.fr
Orne : 02 33 31 48 07 ou tourisme@orne.chambagri.fr
Eure : 02 32 33 79 00 ou info@normandie-tourisme.org
Seine-Maritime : 02 35 59 47 41 ou tourisme@seine-maritime.chambagri.fr
Chambre régionale d’agriculture de Normandie : 02 33 47 22 97 ou tourisme@normandie.chambagri.fr