Région Normandie
Transition : amorcer le mouvement grâce à la Maec forfaitaire
La Région mise sur la transition agroécologique. Pour ce faire, elle propose une Maec forfaitaire d’un montant de 18 000 €, cofinancé par la Région Normandie et l’Union européenne, pour aider les exploitations à initier le mouvement, ou le poursuivre, en matière de diminution des phytosanitaires, de bilan carbone ou d’autonomie protéique. Décryptage.
La Région mise sur la transition agroécologique. Pour ce faire, elle propose une Maec forfaitaire d’un montant de 18 000 €, cofinancé par la Région Normandie et l’Union européenne, pour aider les exploitations à initier le mouvement, ou le poursuivre, en matière de diminution des phytosanitaires, de bilan carbone ou d’autonomie protéique. Décryptage.
Pour son mandat 2023-2027, la Région Normandie a annoncé en mai 2022 le déblocage de 60 millions d’euros par an en matière de politique agricole. À ce titre, elle a décidé de miser sur le volet transition agroécologique, en parallèle des aides à l’installation et aux investissements.
Pour ce faire, elle a lancé une Mesure agroenvironnementale et climatique (Maec) forfaitaire appelée « transition des pratiques », également nommée « contrat de transition ». Le budget alloué est de 10 millions d’euros sur ce volet, ce qui permettra d’accompagner 500 exploitations normandes.
Contrairement aux aides PAC du même nom, la Maec forfaitaire se raisonne « à l’échelle du système et non plus à la parcelle ou à la surface », spécifie Stéphane Berzinger, directeur technique de la Chambre d’agriculture du Calvados, engagée sur le dossier. Le montant total de l’aide s’élève à 18 000 € sur cinq ans, soit 3 600 € versés annuellement.
Réduction des IFT
Parmi les itinéraires pouvant intéresser les exploitants normands, trois voies peuvent être privilégiées. La première, la stratégie phytosanitaire, vise la réduction d’au moins 30 % de l’usage des herbicides et non herbicides (mesures via les IFT), en cinq ans.
Des solutions comme la diversification des assolements et des rotations, la modification des pratiques culturales, le renforcement du travail mécanique du sol, etc., peuvent à ce titre être envisagées.
Objectif carbone
La seconde voie porte sur le bilan carbone. Si la ferme parvient à réduire son bilan carbone d’au moins 15 % en cinq ans, l’aide est obtenue. Réduire les engrais minéraux de synthèse en privilégiant les ressources organiques, miser sur l’introduction des légumineuses, réduire l’âge du premier vêlage ou encore implanter des haies ou introduire les prairies dans les rotations sont autant de voies possibles.
Autonomie protéique
Quant au troisième itinéraire, il s’agit de l’amélioration de l’autonomie protéique de son élevage. Plusieurs conduites sont ici possibles telles que l’augmentation de ses surfaces d’intérêt protéique, l’élévation de la surface pâturée par UGB ou encore l’augmentation de la part de concentrés auto-produits.
La réduction de la Matière azotée totale (MAT) dite « bateau » sur le total de la MAT achetée est également envisageable. L’exploitant choisira au moins deux de ces quatre blocs techniques. « De nombreuses exploitations sont déjà engagées dans ces transitions. La Maec forfaitaire peut leur permettre de valoriser ces actions », constate Stéphane Berzinger.
Prérequis
L’accompagnement du contrat de transition est réalisé par une structure agréée par la Région Normandie : Chambre régionale d’agriculture de Normandie, CER France, cabinet Langlois, Littoral Normand et réseau des Civam Normands. D’autres structures vont être agréées prochainement.
Un diagnostic agroécologique de l’exploitation doit être réalisé afin de mesurer « l’état initial et l’état d’arrivée sur la ferme », mentionne Stéphane Berzinger. À partir de ce rendez-vous, un plan d’actions est défini. Si le bilan final au bout de cinq ans atteste que l’objectif de résultat est atteint, le Contrat de transition est validé.