Tuberculose : la page se tourne avec le retour des animaux
Les Lamy, éleveurs à Millières (50), dont le troupeau a été abattu à cause de la tuberculose bovine, ont accueilli un nouveau cheptel, au début du mois d’août. L’exploitation laitière retrouve son fonctionnement normal, les éleveurs, leur passion.
Les Lamy, éleveurs à Millières (50), dont le troupeau a été abattu à cause de la tuberculose bovine, ont accueilli un nouveau cheptel, au début du mois d’août. L’exploitation laitière retrouve son fonctionnement normal, les éleveurs, leur passion.
Le 22 février 2021, le verdict tombe pour Isabelle, Michel et leur fils, Arnaud Lamy. Le troupeau est déclaré positif à la tuberculose bovine. Le choc est brutal pour les éleveurs, qui en 33 ans, n’ont jamais acheté un seul animal. Ils continueront de s’occuper de leurs 215 bêtes jusqu’au 22 mars, date de l’abattage. Un calme gênant s’empare alors de l’étable, habituellement bruyante de vie. « C’est vraiment un choc, une chose horrible, que de voir partir tous ses animaux à l’abattoir », se remémorent les Lamy. Après deux désinfections obligatoires, qui font partir les oiseaux qui étaient restés, la DDPP* vient réaliser des prélèvements à différents endroits dans l’élevage (sols, bétons, métaux, petits matériels). Résultat : les normes sont respectées. Un arrêté préfectoral certifie ensuite qu’il est possible de reprendre l’activité sur l’exploitation. Les Lamy peuvent alors se tourner vers l’avenir et songer à reconstituer un troupeau.
Trouver un troupeau
Joël Helbert, conseiller développement Normande d’Innoval, qui conseille les Lamy, contacte alors Damien Thuard, responsable commercialisation chez Synergie Normande, pour lui faire part de la démarche des éleveurs. Ceux-ci souhaitent retrouver un troupeau de vaches Normandes qui corresponde à leur système d’exploitation et à leurs attentes en matière de performance. Grâce au réseau de Synergie Normande, deux troupeaux Normands basés dans la Sarthe sont vite identifiés comme correspondant à la demande. Grâce à l’outil en ligne, les éleveurs ont pu prévisualiser les animaux et accéder à leurs performances, à leurs ascendances etc. Satisfaits, ils se déplacent pour aller voir les troupeaux en mai. Jusqu’à la livraison, les éleveurs échangent régulièrement avec Damien Thuard qui les informe des modifications que subit le troupeau (naissances, retour en chaleur etc.).
Le retour du troupeau
Les animaux ont été livrés mardi 3 août, jeudi 12 août et vendredi 13 août. « En trois mois, grâce à Synergie Normande, nous avons pu retrouver un cheptel. On ne pouvait pas espérer mieux », sourit Michel Lamy. Le premier convoi apporte 35 animaux, dont une quinzaine de vaches en lait. « Les quinze premiers jours nous ont fait un échauffement pour la traite, sourient les éleveurs, même si ça réveille les douleurs au début ! ». Les premières semaines constituent la phase d’acclimatation du troupeau à la ferme et des éleveurs au troupeau. « Les animaux sont très calmes car ils ne proviennent que de deux élevages différents, ça aide, explique Isabelle Lamy, et petit à petit, ils deviennent de moins en moins farouches ». Les animaux revenus replacent l’exploitation dans son fonctionnement habituel : collecteur laitier, marchand d’aliment, inséminateur font leur retour, « et la ferme retrouve l’odeur de la ferme », sourit Michel Lamy. Les perspectives reviennent également, les Lamy veulent aujourd’hui travailler à conforter et à améliorer les performances du troupeau.
*DDPP : Direction départementale de la protection des populations