Twitter : ouvrez un compte
Thomas Graindorge, éleveur laitier dans l’Orne, présentait le réseau Franceagritwittos dont il est membre, jeudi 19 février aux membres du conseil d’administration de la FDSEA du Calvados. Une association qui regroupe des agriculteurs et des professionnels pour parler positivement du métier. L’occasion de présenter les avantages du réseau social, de donner quelques conseils et d’inciter chacun à ouvrir un compte.

Thomas Graindorge est éleveur laitier près d’Argentan, où il transforme ses produits. Dans une autre vie, il a été informaticien chez Isagri et Terre-net, « c’est par ce biais que je me suis intéressé à la communication sur les réseaux sociaux. Les associations contre l’élevage et les pesticides y sont, c’est important qu’on y soit aussi ». Actif en tant que @TomAgri61, il a rejoint depuis deux ans la communauté FranceAgritwittos. L’association regroupe 280 membres, « 50% d’agriculteurs et 50% de para-agricoles qui veulent faire de la communication positive ». Inlassablement, ils traquent les infox, répondent aux questions des internautes, « on est crédible en tant qu’agriculteur ».
Chez Twitter
70% des Français vivent en ville, « ils ont perdu le lien avec le monde agricole et pourtant, ils croient savoir ». C’est ce décalage entre réalité et perception qui fait le lit de tous les détracteurs de la profession.
Actuellement, « 57% des agriculteurs sont inscrits à au moins un réseau social et 5 à 10 % y participent activement en relayant ou créant du contenu »*. La communauté a pris une telle ampleur qu’elle a été invitée dans les bureaux de Twitter lors du salon de l’agriculture 2019. Le monde agricole est l’une des professions les plus actives sur le réseau social.
Pour bien communiquer sur les réseaux sociaux, « ça vaut aussi pour Facebook », Thomas Graindorge recommande de répondre mais « sans rester sur la défensive. Vous avez la possibilité de vous exprimer plus tard ».
Conseils
Il recommande aussi de « ne parler que de ce qu’on connaît. Des techniciens agro sont là pour fournir des éléments techniques fiables, on peut s’appuyer sur eux».
Et de ne pas s’épuiser à discuter sans fin avec ses détracteurs.
Parmi les internautes, « 10% sont acquis à votre cause, 10% sont contre vous et 80% ne savent pas. C’est ceux-là qu’il faut chercher à convaincre », martèle Thomas Graindorge. C’est pourquoi il est nécessaire de « garder un langage courtois ». Enfin, si certaines entreprises de marketing bio opposent le conventionnel et l’AB, il recommande de « ne pas se faire la guerre entre nous ».
Apolitique, l’association a acquis du crédit auprès des médias.
Banque d’images
Certains membres, comme le sarthois Etienne Fourmond et l’eurois Antoine Thibault ont récemment été invités à la télé et à la radio.
Le réseau propose aussi en libre accès des photos agricoles réalisées en France avec une description, « pour éviter une image d’arrosage de pommiers sur un texte contre le glyphosate », sourit l’éleveur.
Il note que de plus en plus de journalistes les contactent pour vérifier images et informations.
L’association a aussi édité un guide, Comment communiquer efficacement quand on est agriculteur.
Algorithme et top twitter
Dans la salle, ils sont peu nombreux à posséder un compte Twitter. Thomas Graindorge souligne le temps que prend l’activité sur les réseaux sociaux : il y passe une à deux heures par jour. Il cite Etienne Fourmond qui réalise « un gros travail. Ça lui prend énormément de temps ».
Pas question toutefois de demander à tous les agriculteurs de faire pareil, mais il incite chacun à ouvrir un compte pour retweeter les publications des autres. « Plus elles sont retweetées, plus les algorithmes les remontent en top et plus elles sont visibles. » Un réseau qui donne aussi accès à des informations intéressantes, « on peut poser des questions techniques dans des groupes fermés. »
*Source Etude Agrinautes 2019
réalisée par Hyltel-Datagri