AGRIAL
Un bon exercice avant fusion avec Union Set
Chiffre d’affaires consolidé en croissance de 13,5 % et résultat net en progression de 24,7 % . Agrial va bien.

L’assemblée générale de la coopérative Agrial se tient demain à Bonchamp-les-Laval (Mayenne). L’an prochain, elle pourrait se tenir du côté du Mans (Sarthe) tant le projet de fusion avec Union Set est sur de bons rails. “Nous nous sommes mis en phase en réorganisant les équipes et en adoptant notre principe de fonctionnement décentralisé par régions”, reconnaissent Gilbert Herpe et Jean-Marie Meulle (président et directeur d’Agrial). Quatre régions (trois dans la Sarthe et une en Indre-et-Loire) devraient donc accrocher la locomotive bas-normande. L’étage supérieur du siège social d’Union Set du Mans, dont les effectifs ont été revus à la baisse l’an dernier, devrait être à louer prochainement. Sur le terrain, ça bouge. 80 des 84 magasins agricoles qui avaient été fermés ont été réouverts. La prochaine étape constituera à fondre les OP (Organisation de Producteurs), ce qui a démarré dans le porc. Place ensuite au mariage qui verra sans doute Agrial conserver son nom. Dans la corbeille, Union Set apporte son activité semences fourragères et semences maïs (1 million de doses par an). Un plus pour les agriculteurs bas-normands.
Chiffre d’affaires et résultats en hausse
C’est donc dans ce contexte de chantier en voie d’achèvement qu’Agrial annonce un chiffre d’affaires consolidé 2007 de 1,724 Mrde, en croissance de 13,5 % par rapport à l’exercice précédent. Le résultat net s’établit à 33,8 Me soit une progression de 24,7 %. Il devrait être redistribué à hauteur de 50 % avec un petit boni supplémentaire.
Cette forte croissance concerne aussi, et c’est presque une nouveauté, l’amont à savoir le périmètre agricole (+ 10 %). L’envolée du prix des céréales, bien que pénalisante pour les filières porcs et volaille, est passée par là. La conjoncture laitière a également été très favorable. “Plus du tiers de nos producteurs laitiers ont atteint l’objectif de + 15 %”, se félicite Gilbert Herpe. Une dynamique laitière à l’échelon du grand Ouest qui devrait conforter le plus grand bassin de production français. Mais Jean-Marie Meulle de souligner la “limite basse de nos capacités de transformation”, un écueil surtout dans la perspective de la disparition des quotas laitiers. “Il nous faut demain apporter des réponses si nos producteurs veulent produire plus”. Sans tirer donc de plans définitifs sur la comète, Agrial marque son intérêt pour renforcer, sous une forme ou une autre, son investissement dans la chaîne laitière au-delà de marché de niches.
Le curseur de la consommation
Du côté de l’agroalimentaire, fortunes diverses et perspectives manquant de lisibilité. Si on a retrouvé en volaille une consommation identique à celle d’il y a 3 ans, l’été pluvieux a plombé la consommation de boissons (dont le cidre) en France mais aussi de légumes 4e gamme en Grande-Bretagne. Dans l’hexagone, ce marché devient mature. C’est donc ailleurs (montée en puissance du marché espagnol et partenariat en Suisse) qu’il faut chercher de la croissance externe.
Pour 2008, les clignotants ne sont pas forcément au vert. Recul de la consommation, baisse du pouvoir d’achat, crise immobilère de l’autre côté des Pyrénnées (...), les jeux ne sont pas encore faits. La plus grande prudence s’impose.
Th. Guillemot