Contrôle de performance
"Un gain de 40 à 50 kg de croissance par animal en cinq ans"
Filiation du troupeau, inscription au Herd-book, partenariat avec la CIA de l'Aigle, contrôle de performances et suivi technico-économique.Pour son troupeau charolais, le GAEC Bohin, basé dans le pays d'Ouche, a choisi de bien s'entourer et de jouer l'excellence.
"La race charolaise a été mise en place sur l'exploitation par mes parents en 1979, avec l'achat de quelques animaux inscrits au Herd-book et l'absorption progressive du troupeau laitier de normandes", relate Pascal Bohin, éleveur dans le pays d'Ouche, à Saint-Martin d'Ecublei, à la tête d'un cheptel d'environ 45 mères de race pure, inscrites au Herd-book. "Dans les années 90, mes parents ont également commencé à utiliser l'insémination artificielle de façon généralisée sur les génisses.Lorsque nous nous sommes installés mon frère Emmanuel et moi-même en 2002, nous avons souhaité aller encore plus loin dans le travail de sélection.En plus des génisses, nous avons commencé à appliquer l'IA à quelques mères, et nous avons décidé - pour la monte naturelle - de ne plus travailler qu'avec des taureaux inscrits au Herd-book.En parallèle, nous avons mis en place un suivi plus approfondi des performances du troupeau avec Bovins Croissance.Nous nous sommes rapidement tournés vers la formule la plus complète (VA4). Les pesées , le pointage du VA4, et les conseils délivrés par Bovins Croissance sont notre outil d'aide à la décision, pour sélectionner les génisses de renouvellement et les 2 ou 3 mâles que nous gardons chaque année afin de les vendre comme taureaux reproducteurs".
Investir dans une bascule
Inscrit au contrôle de performances, le GAEC a investi récemment dans une bascule de pesée, qui lui permet de faire lui-même les relevés de poids âge type à 120 et 210 jours, prévus dans le VA4. "C'est aussi plus facile pour peser les veaux à la naissance", souffle Pascal Bohin. "Cette pesée de naissance est un préalable indispensable, pour pouvoir tirer tous les enseignements du contrôle de croissance", insiste Ulysse Olivier, conseiller de Bovins Croissance.
La bascule donne aussi à l'éleveur une idée précise de la prise de poids des vaches pendant l'hiver, et permet d'évaluer la valeur des vaches de réformes. "Cela me permet de savoir où j'en suis et où je vais", appuie l'éleveur.
Garder la plus-value
Les pesées et le contrôle de la croissance des animaux ont mis en évidence, pour le GAEC, des gains de 40 à 50 kg de croissance par broutard, en cinq ans. Une croissance des performances qui donne l'envie aux éleveurs d'aller vers l'engraissement des animaux."C'est une plus-value qu'on aimerait conserver sur la ferme, explique Pascal. Nous faisons déjà le plus dur.Lorsqu'on vend les broutards, on ne les revoit jamais.Faire de la génétique, cela nous donne aussi l'envie de voir ce que vaut notre travail une fois mené à terme".
Ne pas travailler seul
Le GAEC Bohin en est convaincu, un bon élevage est aussi un élevage qui sait s'entourer, se faire conseiller, et s'impliquer.Les agriculteurs sont aussi adhérents de la coopérative d'insémination de l'Aigle (CIA), avec laquelle ils réalisent le plan d'accoupplement. Le contrôle des performances mis en place sur l'exploitation permet aussi aux éleveurs du GAEC de s'inscrire en partenariat avec la CIA, dans une démarche de testage des futurs taureaux du catalogue d'insémination artificielle. Les contrôles effectués par les éleveurs sur les descendances issues de ces IA de testage, permettront ensuite aux schémas de sélection d'indexer les taureaux sur les différents critères."Avec les IA de testage, on prend un petit risque sur la génétique, mais c'est aussi l'opportunité d'avoir un coup d'avance de 3 ans sur les nouvelles souches", détaille Pascal.
L'éleveur a inscrit le troupeau charolais au Herd-book depuis deux ans."J'ai attendu que les animaux soient à niveau.Mis à part mes parents - il y a plus de trente ans - nous n'avons pas acheté d'animaux à l'extérieur.Cette inscription au Herd-book est une vraie reconnaissance de notre travail. A plus long terme, nous voulons en profiter pour faire des concours et mieux valoriser la vente d'animaux reproducteurs mâles et femelles.Plus largement, je suis adhérent au syndicat charolais de l'Orne, avec la volonté de valoriser et de faire progresser la race dans le département".