Circulation
Un giratoire donne le tournis : les agriculteurs ne se braquent pas
La preuve par l’image. Pour illustrer les problèmes de circulation, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs appliquent ce principe. A Cambes-en-Plaine (14), l’intervention du syndicalisme a évité une circulation cauchemardesque, voire ubuesque, pour les engins agricoles.
La preuve par l’image. Pour illustrer les problèmes de circulation, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs appliquent ce principe. A Cambes-en-Plaine (14), l’intervention du syndicalisme a évité une circulation cauchemardesque, voire ubuesque, pour les engins agricoles.
Le décamètre est un outil précieux pour le syndicaliste. Il permet de simuler un projet d’aménagement routier et de prouver l’aberration de l’idée. A Cambes-en-Plaine, Sébastien Debieu, secrétaire général et “monsieur circulation” de la FDSEA 14, a ainsi répondu à l’appel d’un adhérent. Ivan Decaen, endivier, est l’un des rescapés de l’agriculture périurbaine. Après avoir observé les plans d’un projet d’un aménagement routier, l’agriculteur s’est rapproché du syndicalisme. En cause : un giratoire en forme de ballon de rugby. Son but premier est louable. La construction est censée faire ralentir les véhicules à proximité d’une école. Mais le projet stopperait net les engins agricoles.
FDSEA/JA à la manœuvre
Lundi, la FDSEA et les JA ont donc rassemblé tracteur, arracheuse à betteraves et linière devant des élus de la ville. A l’aide de plots rouges, les syndicalistes ont concrétisé le projet de la commune. Avec le plan sous les yeux, Mickaël Bertrand, maire de Cambes-en-Plaine, a joué le jeu. La démonstration est probante. A tour de rôle, les agriculteurs slaloment, braquent, frôlent les clôtures pour finir bloqués. Une grande dextérité ne suffit pas. La manœuvre est physiquement impossible. Le défilé amuse, pourtant au quotidien, les agriculteurs s’exaspèrent. L’élu comprend et se montre ouvert. “Je suis heureux de cette concertation. Une solution sera trouvée. Je pense que nous supprimerons la végétation prévue sur ce haricot. Nous y mettrons des pavés. Les engins agricoles pourront donc chevaucher le giratoire. C’est bien que les agriculteurs se mobilisent. Derrière les exploitations agricoles, il y a de l’emploi”.
Des difficultés
à faire remonter
Seconde étape de la mobilisation de lundi : la RD 79. Cette fois-ci, la responsabilité de la voirie incombe au Conseil général. Une moissonneuse batteuse y est contrainte d’empiéter sur le trottoir pour passer l’ilot central. Sur ce point noir, la municipalité a des difficultés à se faire entendre du département.
“Les problèmes sont remontés par un adhérent local. C’est la vie d’un syndicat. Elle commence par les problèmes concrets du quotidien sur le terrain”, estime Sébastien Debieu. “Les agriculteurs dans les cantons activent notre réseau. S’il faut des actions, nous les ferons. Les élus sont prévenus !”. La FDSEA et les JA sont prêts à reprendre la route.