Calvados
Un groupement de producteurs Lactalis en cours d’organisation
Calvados
Un nouveau groupement de producteurs livrant à Lactalis devrait voir le jour dans le Calvados. Il concernerait plus particulièrement le Bocage, le Pré-Bocage et la Vallée de l’Orne. Enjeu : jouer collectif pour rééquilibrer le rapport de force avec l’industriel Lavallois.
Olivier Foucault, Jean Turmel et Cédric Mette,respectivement producteurs de lait livrant à Lactalis à Vaudry, Lassy et Beaulieu. Ce groupement naissant se veut asyndical et fédérateur. “Si face aux enjeux qui engagent l’avenir de chacun, nous ne sommes pas capables de faire fi des chapelles syndicales, pas capables de dépasser les petits jeux politiques, nous pourrons craindre le pire”, plaident les porteurs du projet.
©
TG
L’Orne et la Manche ont porté le leur sur les fonts-baptismaux depuis plusieurs mois. Le Calvados était lui resté à quai. Le poids de l’histoire peut-être. Néanmoins, des réunions “lait” organisées ces dernières semaines par la FDSEA et JA et qui ont fédéré des producteurs de toutes tendances, émerge la volonté de mettre en place un groupement de producteurs livrant à Lactalis. Un groupement mieux armé pour tenter de résister collectivement à la pression du géant lavallois.
Demain, il sera trop tard
“A ces réunions, nous avons rencontré des producteurs qui n’étaient pas syndiqués. D’autres qui ont fait la grève du lait. Certains ont même signé la version II du contrat Lactalis. Mais au-delà de cette diversité, quasiment tous ont exprimé une même attente vis-à-vis d’une démarche collective”. Autour de la table, Cédric Mette, Olivier Foucault et Jean Turmel, respectivement producteurs de lait livrant à Lactalis à Beaulieu, Vaudry et Lassy. A Vire, lundi dernier, ils ont lancé un appel pour entrer unis et certainement pas clandestinement dans une résistance contre l’industriel.
L’épée de Damoclès avec cette date butoir du 31 mars, même si elle a été depuis reportée (lire ci-contre), a accéléré le mouvement. “Nous sommes des nains de jardin par rapport à ce que Lactalis représente. Lactalis qui a planté le décor et qui ne comprend que le rapport de force. Les producteurs ont peur. Nous sommes considérés comme des fournisseurs et pas comme des partenaires. Des fournisseurs de seconde zone puisque nous ne faisons même pas la facturation. Lactalis est bon à ce petit jeu la. A nous de faire aussi bien qu’eux”, martèle Jean Turmel pour qui “il faut prendre le manche aujourd’hui. Demain, il sera trop tard”.
Pour Olivier Foucault, il faut aussi “redonner du pouvoir au producteur. J’ai discuté avec des collègues qui ont signé leur contrat mais qui se disent prêts à se lancer dans un groupement de producteurs”. Preuve en est que la politique de la peur a fonctionné dans la campagne de “Président” mais que les conditions contractuelles voulues par l’industriel sont quasiment unanimement rejetées. Et Cédric Mette d’enchaîner : “de toute façon, un jeune qui s’installe aujourd’hui aura besoin d’une OP demain”.
Au-delà des contrats, la gestion des volumes
Ce groupement naissant se veut asyndical et fédérateur. “Si face aux enjeux qui engagent l’avenir de chacun, nous ne sommes pas capables de faire fi des chapelles syndicales, pas capables de dépasser les petits jeux politiques, nous pourrons craindre le pire”, plaident les porteurs du projet.
Des enjeux à court et moyen termes. Le premier, c’est bien sûr la réécriture du contrat. En créant une organisation, les producteurs calvadosiens auront enfin une écoute et un droit de parole à la table des négociations qui réunit régulièrement les décideurs de l’entreprise et les représentants des producteurs (10 présidents des groupements existants à l’échelon national). Au-delà et après 2015, c’est la gestion des volumes qu’il faudra organiser. “Si on laisse Lactalis faire, il pourra demain décider unilatéralement et sans frais d’arrêter la collecte chez un producteur dont l’exploitation est au fond d’un chemin à nids de poules ou parce que la qualité du lait n’est pas conforme à ses exigences. Pratiquer le clientélisme en d’autres mots !”, arguent nos 3 producteurs.
Bientôt une première réunion
Une première réunion devrait se tenir dans les prochaines semaines. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Il ne s’agit pas d’ébaucher des statuts ou d’élire un conseil d’administration mais d’échanger et de s’accorder sur une stratégie “notamment parce qu’il y a beaucoup de loups dans les contrats et que nous voulons, après 2015, devenir un maillon essentiel de la gestion des volumes. Nous sommes dans un rapport de force mais c’est temporaire. Nous voulons nous inscrire dans une démarche de partenariat avec Lactalis”. Et un partenariat, ça se construit forcément à plusieurs.
Pour en savoir plus : n’hésitez pas à contacter:
- Cedric Mette (Beaulieu) au 06 71 40 26 17,
- Olivier Foucault (Vaudry) au 06 72 14 33 96,
- Jean Turmel (Lassy) au 06 22 70 02 13.
Demain, il sera trop tard
“A ces réunions, nous avons rencontré des producteurs qui n’étaient pas syndiqués. D’autres qui ont fait la grève du lait. Certains ont même signé la version II du contrat Lactalis. Mais au-delà de cette diversité, quasiment tous ont exprimé une même attente vis-à-vis d’une démarche collective”. Autour de la table, Cédric Mette, Olivier Foucault et Jean Turmel, respectivement producteurs de lait livrant à Lactalis à Beaulieu, Vaudry et Lassy. A Vire, lundi dernier, ils ont lancé un appel pour entrer unis et certainement pas clandestinement dans une résistance contre l’industriel.
L’épée de Damoclès avec cette date butoir du 31 mars, même si elle a été depuis reportée (lire ci-contre), a accéléré le mouvement. “Nous sommes des nains de jardin par rapport à ce que Lactalis représente. Lactalis qui a planté le décor et qui ne comprend que le rapport de force. Les producteurs ont peur. Nous sommes considérés comme des fournisseurs et pas comme des partenaires. Des fournisseurs de seconde zone puisque nous ne faisons même pas la facturation. Lactalis est bon à ce petit jeu la. A nous de faire aussi bien qu’eux”, martèle Jean Turmel pour qui “il faut prendre le manche aujourd’hui. Demain, il sera trop tard”.
Pour Olivier Foucault, il faut aussi “redonner du pouvoir au producteur. J’ai discuté avec des collègues qui ont signé leur contrat mais qui se disent prêts à se lancer dans un groupement de producteurs”. Preuve en est que la politique de la peur a fonctionné dans la campagne de “Président” mais que les conditions contractuelles voulues par l’industriel sont quasiment unanimement rejetées. Et Cédric Mette d’enchaîner : “de toute façon, un jeune qui s’installe aujourd’hui aura besoin d’une OP demain”.
Au-delà des contrats, la gestion des volumes
Ce groupement naissant se veut asyndical et fédérateur. “Si face aux enjeux qui engagent l’avenir de chacun, nous ne sommes pas capables de faire fi des chapelles syndicales, pas capables de dépasser les petits jeux politiques, nous pourrons craindre le pire”, plaident les porteurs du projet.
Des enjeux à court et moyen termes. Le premier, c’est bien sûr la réécriture du contrat. En créant une organisation, les producteurs calvadosiens auront enfin une écoute et un droit de parole à la table des négociations qui réunit régulièrement les décideurs de l’entreprise et les représentants des producteurs (10 présidents des groupements existants à l’échelon national). Au-delà et après 2015, c’est la gestion des volumes qu’il faudra organiser. “Si on laisse Lactalis faire, il pourra demain décider unilatéralement et sans frais d’arrêter la collecte chez un producteur dont l’exploitation est au fond d’un chemin à nids de poules ou parce que la qualité du lait n’est pas conforme à ses exigences. Pratiquer le clientélisme en d’autres mots !”, arguent nos 3 producteurs.
Bientôt une première réunion
Une première réunion devrait se tenir dans les prochaines semaines. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Il ne s’agit pas d’ébaucher des statuts ou d’élire un conseil d’administration mais d’échanger et de s’accorder sur une stratégie “notamment parce qu’il y a beaucoup de loups dans les contrats et que nous voulons, après 2015, devenir un maillon essentiel de la gestion des volumes. Nous sommes dans un rapport de force mais c’est temporaire. Nous voulons nous inscrire dans une démarche de partenariat avec Lactalis”. Et un partenariat, ça se construit forcément à plusieurs.
Pour en savoir plus : n’hésitez pas à contacter:
- Cedric Mette (Beaulieu) au 06 71 40 26 17,
- Olivier Foucault (Vaudry) au 06 72 14 33 96,
- Jean Turmel (Lassy) au 06 22 70 02 13.