A quelques mois des présidentielles
Un programme vert à tendance rouge
A quelques mois des présidentielles
Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie les Verts à la présidentielle, a présenté son programme agricole à Caen, vendredi dernier. Les syndicats agricoles ont participé au débat.
La Basse-Normandie a accueilli la Convention Nationale Agriculture d’Europe Ecologie les Verts. Autour de la table, toutes les sensibilités agricoles ont été invitées à commenter le programme EELV. Certains sujets font finalement l’unanimité. Cependant, les solutions laissent davantage place au débat. À commencer par la préservation du foncier agricole. La France urbanise ainsi deux fois plus de terres que l’Allemagne. Dans leur programme, les Verts proposent “une taxe sur l’urbanisation des terres agricoles à hauteur de 50 % du montant du prix de vente du foncier agricole à l’achat”. Pascal Férey, représentant de la FNSEA adopte le constat, mais pas les solutions : “Pour faire venir IKEA, on achète un hectare 150 000 euros. Je préférerais que les préfets ne valident pas de PLU ou de SCOT tant que les friches urbaines d’une commune ne sont pas réhabilitées”.
Au chapitre des divergences, le vice-président de la FNSEA assume la vocation exportatrice de la France. “La Chine souhaite changer son modèle d’alimentation. Ce pays lance des appels d’offres publiques. La France et l’Europe peuvent y répondre”. De son côté, le programme d’Eva Joly dénonce : “un modèle productiviste et industriel basé sur l’exportation sur des marchés mondiaux artificiels et perméables à la spéculation financière, destructeurs pour les économies paysannes des pays en développement”.
Convergence sur la régulation
En revanche, toutes les sensibilités politiques et syndicales se rejoignent sur la volonté de réguler les marchés. Maîtriser les volumes de production pour obtenir des prix rémunérateurs aux producteurs.Pascal Férey acquiesce : “l’agriculture est devenue européenne. Nous étions opposés à la suppression des moyens de régulation. Nous approuvons donc votre volonté de réintroduire des outils de régulation”. EELV s’attaque aussi à la spéculation sur les produits agricoles. Comment ? En l’interdisant ! (Proposition 1a). Reste à savoir si les écologistes y croient réellement. La proposition semble tenir de l’incantation, surtout avec 3 ou 4 % des intentions de vote…
Superposition environnementale
Dernier point d’achoppement stigmatisé par Pascal Férey : “la superposition environnementale”. EELV souhaite “inciter les collectivités à atteindre 20 % de leur surface agricole en bio par acquisitions foncières publiques ou associatives”.
Devant une assemblée écologiste sensiblement hostile, le président de la commission environnement de la FNSEA ose : “on ne fera pas de l’écologie le dos au mur et l’épée sur le ventre. Ma ferme est en zone inondable, en ZNIEFF et dans les périmètres de captage. Je ne supporte pas la surenchère environnementale quand tous les jours je me coltine des réunions. Je souhaiterais simplement comprendre ce qu’on me demande”.
La campagne présidentielle est lancée. Le monde agricole s’invite dans les débats.
A lire : ce qu’ils disent de l’agriculture
Nathalie Artaud (LUTTE OUVRIERE): “Les petits agriculteurs comme les salariés ont intérêt à ce que la transparence soit faite et à ce que les grandes entreprises de l’industrie et du commerce ainsi que les banques soient soumises au contrôle de la population.”
François Bayrou (MoDEM MOUVEMENT DEMOCRATE): “Le modèle agricole doit être celui d’une agriculture qui vit par ses prix. Je ne cèderai en rien sur la nouvelle réforme de la PAC pour 2013 et il faut que les mêmes règles environnementales et sociales s’appliquent à tous”.
Christine Boutin (PARTI CHRETIEN DEMOCRATE ): “Pour soutenir l’agriculture française, il faut un transfert vers la consommation de charges pesant sur la production, des investissements en recherche et développement, mieux répartir les aides entre les différentes productions et aider les jeunes agriculteurs à s’installer”.
Jean-Pierre Chevènement (MRC MOUVEMENT REPUBLICAIN ET CITOYEN): “La seule compétitivité durable repose sur des produits élaborés de qualité, il faudra donc encourager le développement de ces produits dans le cadre de filières capables de valoriser la production française”.
Nicolas Dupont-Aignan (DEBOUT LA REPUBLIQUE): “Il faudra rompre avec un euromondialisme destructeur, notamment par l’instauration d’une exception agricole à l’OMC, le rétablissement de la préférence communautaire, le principe de l’autosuffi sance alimentaire européenne et rétablir les prix garantis en particulier pour le lait”.
François Hollande (PARTI SOCIALISTE): “Je suis un élu de la France rurale où les agriculteurs démontrent l’excellence de leur travail sans en recevoir le revenu qu’ils méritent. Je fais le choix de la qualité, d’agricultures diversifiées durables et performantes sur tous les territoires”.
Eva Joly (EUROPE ECOLOGIE LES VERTS): “Nous défendons un autre modèle d’agriculture, une agriculture résiliente, en accord avec l’environnement, adaptée au territoire, créatrice d’emplois. Nous proposons d’accompagner la transition du monde agricole vers l’agroéconomie”.
Corinne Lepage (CAP 21): “Il faut mieux travailler à améliorer le revenu des agriculteurs. Je m’attacherai à mettre en place une politique qui aura pour but de favoriser la qualité des produits et de développer les circuits courts plus rémunérateurs”.
Marine Le Pen (FRONT NATIONAL): “Afin de sortir nos agriculteurs du carcan bruxellois, sera mis en place une loi de programmation pluriannuelle qui aura pour premier objectif la stabilisation des prix des matières premières agricoles”.
Jean Luc Mélenchon (FRONT DE GAUCHE): “Le monde agricole doit sortir de cette crise permanente en changeant de modèle, le nôtre, c’est une agriculture paysanne, écologique et relocalisée”.
Nicolas Miguet (RASSEMBLEMENT DES CONTRIBUABLES FRANCAIS): “L’agriculture française doit prendre un virage radical, un virage vertueux qui dégagera en dix ans entre 200 000 et 250 000 emplois nouveaux”.
Hervé Morin (NOUVEAU CENTRE): “Je propose l’adoption d’une grande loi agricole permettant l’émergence de filières agricoles structurantes dans les régions, ainsi que la défi nition d’un schéma de développement agricole”.
Frédéric Nihous (CNPT CHASSE PECHE NATURE TRADITION): “Il faut réguler la production pour garantir des prix rémunérateurs et soutenir l’activité agricole, développer aussi de façon complémentaire la diversification et les projets innovants pour les agriculteurs”.
Philippe Poutou (NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE): “Nous refusons cette idée de compétition. Plutôt que de vouloir plumer l’autre, nous préférons oeuvrer à la souveraineté alimentaire, à une bonne entente entre les peuples par des échanges équitables et le partage des compétences.
Nicolas Sarkozy (UMP): “Nous avons mis en place un modèle agricole fondé sur la transparence dans les relations commerciales, sur la contractualisation. Il faut aider les producteurs agricoles français à baisser le coût de production ; il faut que notre administration soit plus souple et nous allons prendre un certain nombre de décisions pour relâcher la pression sur l’environnement”.
Dominique de Villepin (REPUBLIQUE SOLIDAIRE): “Notre agriculture est un atout. Un atout pour notre sécurité alimentaire, un atout pour nourrir le monde, un atout économique pour notre pays dans la mondialisation. On ne délocalisera pas nos champs et nos fermes”.
Extrait de FNSEA matin
Journal gratuit réalisé par la FNSEA
www.fnsea.fr
Au chapitre des divergences, le vice-président de la FNSEA assume la vocation exportatrice de la France. “La Chine souhaite changer son modèle d’alimentation. Ce pays lance des appels d’offres publiques. La France et l’Europe peuvent y répondre”. De son côté, le programme d’Eva Joly dénonce : “un modèle productiviste et industriel basé sur l’exportation sur des marchés mondiaux artificiels et perméables à la spéculation financière, destructeurs pour les économies paysannes des pays en développement”.
Convergence sur la régulation
En revanche, toutes les sensibilités politiques et syndicales se rejoignent sur la volonté de réguler les marchés. Maîtriser les volumes de production pour obtenir des prix rémunérateurs aux producteurs.Pascal Férey acquiesce : “l’agriculture est devenue européenne. Nous étions opposés à la suppression des moyens de régulation. Nous approuvons donc votre volonté de réintroduire des outils de régulation”. EELV s’attaque aussi à la spéculation sur les produits agricoles. Comment ? En l’interdisant ! (Proposition 1a). Reste à savoir si les écologistes y croient réellement. La proposition semble tenir de l’incantation, surtout avec 3 ou 4 % des intentions de vote…
Superposition environnementale
Dernier point d’achoppement stigmatisé par Pascal Férey : “la superposition environnementale”. EELV souhaite “inciter les collectivités à atteindre 20 % de leur surface agricole en bio par acquisitions foncières publiques ou associatives”.
Devant une assemblée écologiste sensiblement hostile, le président de la commission environnement de la FNSEA ose : “on ne fera pas de l’écologie le dos au mur et l’épée sur le ventre. Ma ferme est en zone inondable, en ZNIEFF et dans les périmètres de captage. Je ne supporte pas la surenchère environnementale quand tous les jours je me coltine des réunions. Je souhaiterais simplement comprendre ce qu’on me demande”.
La campagne présidentielle est lancée. Le monde agricole s’invite dans les débats.
A lire : ce qu’ils disent de l’agriculture
Nathalie Artaud (LUTTE OUVRIERE): “Les petits agriculteurs comme les salariés ont intérêt à ce que la transparence soit faite et à ce que les grandes entreprises de l’industrie et du commerce ainsi que les banques soient soumises au contrôle de la population.”
François Bayrou (MoDEM MOUVEMENT DEMOCRATE): “Le modèle agricole doit être celui d’une agriculture qui vit par ses prix. Je ne cèderai en rien sur la nouvelle réforme de la PAC pour 2013 et il faut que les mêmes règles environnementales et sociales s’appliquent à tous”.
Christine Boutin (PARTI CHRETIEN DEMOCRATE ): “Pour soutenir l’agriculture française, il faut un transfert vers la consommation de charges pesant sur la production, des investissements en recherche et développement, mieux répartir les aides entre les différentes productions et aider les jeunes agriculteurs à s’installer”.
Jean-Pierre Chevènement (MRC MOUVEMENT REPUBLICAIN ET CITOYEN): “La seule compétitivité durable repose sur des produits élaborés de qualité, il faudra donc encourager le développement de ces produits dans le cadre de filières capables de valoriser la production française”.
Nicolas Dupont-Aignan (DEBOUT LA REPUBLIQUE): “Il faudra rompre avec un euromondialisme destructeur, notamment par l’instauration d’une exception agricole à l’OMC, le rétablissement de la préférence communautaire, le principe de l’autosuffi sance alimentaire européenne et rétablir les prix garantis en particulier pour le lait”.
François Hollande (PARTI SOCIALISTE): “Je suis un élu de la France rurale où les agriculteurs démontrent l’excellence de leur travail sans en recevoir le revenu qu’ils méritent. Je fais le choix de la qualité, d’agricultures diversifiées durables et performantes sur tous les territoires”.
Eva Joly (EUROPE ECOLOGIE LES VERTS): “Nous défendons un autre modèle d’agriculture, une agriculture résiliente, en accord avec l’environnement, adaptée au territoire, créatrice d’emplois. Nous proposons d’accompagner la transition du monde agricole vers l’agroéconomie”.
Corinne Lepage (CAP 21): “Il faut mieux travailler à améliorer le revenu des agriculteurs. Je m’attacherai à mettre en place une politique qui aura pour but de favoriser la qualité des produits et de développer les circuits courts plus rémunérateurs”.
Marine Le Pen (FRONT NATIONAL): “Afin de sortir nos agriculteurs du carcan bruxellois, sera mis en place une loi de programmation pluriannuelle qui aura pour premier objectif la stabilisation des prix des matières premières agricoles”.
Jean Luc Mélenchon (FRONT DE GAUCHE): “Le monde agricole doit sortir de cette crise permanente en changeant de modèle, le nôtre, c’est une agriculture paysanne, écologique et relocalisée”.
Nicolas Miguet (RASSEMBLEMENT DES CONTRIBUABLES FRANCAIS): “L’agriculture française doit prendre un virage radical, un virage vertueux qui dégagera en dix ans entre 200 000 et 250 000 emplois nouveaux”.
Hervé Morin (NOUVEAU CENTRE): “Je propose l’adoption d’une grande loi agricole permettant l’émergence de filières agricoles structurantes dans les régions, ainsi que la défi nition d’un schéma de développement agricole”.
Frédéric Nihous (CNPT CHASSE PECHE NATURE TRADITION): “Il faut réguler la production pour garantir des prix rémunérateurs et soutenir l’activité agricole, développer aussi de façon complémentaire la diversification et les projets innovants pour les agriculteurs”.
Philippe Poutou (NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE): “Nous refusons cette idée de compétition. Plutôt que de vouloir plumer l’autre, nous préférons oeuvrer à la souveraineté alimentaire, à une bonne entente entre les peuples par des échanges équitables et le partage des compétences.
Nicolas Sarkozy (UMP): “Nous avons mis en place un modèle agricole fondé sur la transparence dans les relations commerciales, sur la contractualisation. Il faut aider les producteurs agricoles français à baisser le coût de production ; il faut que notre administration soit plus souple et nous allons prendre un certain nombre de décisions pour relâcher la pression sur l’environnement”.
Dominique de Villepin (REPUBLIQUE SOLIDAIRE): “Notre agriculture est un atout. Un atout pour notre sécurité alimentaire, un atout pour nourrir le monde, un atout économique pour notre pays dans la mondialisation. On ne délocalisera pas nos champs et nos fermes”.
Extrait de FNSEA matin
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