Quinzaine de l’installation transmission
[VIDEO] Un vent neuf souffle sur le Gaec de la Basse-cour
L’antenne des Chambres d’agriculture de Bayeux a organisé, mardi 21 novembre 2023, une porte ouverte au Gaec de la Basse-cour (Molay-Littry), dans le Calvados. Au programme : visite d’exploitation et échanges individuels afin de voir l’installation-transmission sous un autre angle.
L’antenne des Chambres d’agriculture de Bayeux a organisé, mardi 21 novembre 2023, une porte ouverte au Gaec de la Basse-cour (Molay-Littry), dans le Calvados. Au programme : visite d’exploitation et échanges individuels afin de voir l’installation-transmission sous un autre angle.
« C’est une visite d’exploitation un peu hors du commun que l’on vous propose aujourd’hui », introduit Sophie Lange, responsable de l’antenne de Bayeux de la Chambre d’agriculture du Calvados. Encapuchonnée sous un ciel gris, elle s’adresse à la trentaine de participants ayant fait le déplacement, mardi 21 novembre 2023, pour assister à un après-midi consacré à l’installation transmission.
Le rendez-vous a eu lieu au Gaec de la Basse-cour, implanté au Molay-Littry. Ici, on allie tradition et modernité : l’étable, mais avec des panneaux solaires, l’herbe, mais avec un séchoir en grange ou encore la traite à la machine, mais avec un roto de 28 postes. Une vague de projets insufflée notamment avec la perspective de l’arrivée d’un jeune associé en 2022.
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Anticiper
Installé depuis 1997, Loïc Peres a débuté en individuel avant d’être rejoint par son beau-frère, David Letourneur, en 2004, ainsi qu’un troisième associé. C’est lors de l’arrêt d’activité de ce dernier, en 2022, qu’Antoine Peres, le fils de Loïc, est rentré dans le Gaec. Tout juste âgé de 22 ans, il s’est lancé dans l’aventure sans hésiter.
« C’est assez jeune, mais j’ai eu l’opportunité avec ce départ en retraite. J’ai sauté sur l’occasion », concède-t-il. Si la suite logique était toute trouvée, le processus de transmission et l’accompagnement à l’installation a duré « un an et demi. […] Je savais ce que je voulais, c’était cadré. Mais l’attente administrative est assez conséquente, même si ça s’est bien passé », évoque le jeune homme.
L’occasion pour les Chambres d’avertir les agriculteurs : « une transmission s’anticipe cinq ans à l’avance », martèle Sophie Lange.
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L’élan de la jeunesse
Avec l’arrivée d’Antoine, de nouveaux projets ont pu être mis en place. Le principal étant la construction d’un nouveau bâtiment photovoltaïque pour du stockage de fourrages, lequel s’ajoute à un bâtiment déjà construit en 2021. « L’un d’eux va être 100 % dédié au stockage de blé, quand le second pourra accueillir une trentaine de vaches taries et des génisses », remarque Loïc Peres.
La ferme en chiffres
3 associés
170 vaches laitières
800 000 litres de lait produits par an, collectés par Danone
250 ha de SAU, dont 190 ha de prairies (100 ha pâturables autour de la ferme) et 60 ha de terres arables
43 % d’EBE produits
Le premier accueille 600 m2 de panneaux pour 100 kWc, soit environ 100 000 kWh. Le second, équivalent, devrait être finalisé en début d’année 2024. Le prix de rachat est fixé autour de 11,5 centimes par kWh. « On a fait monter le cheptel d’une vingtaine de vaches », ajoute Antoine Peres.
Et le Gaec s’est doté d’un roto de traite de 28 postes pour un investissement de 350 000 €, dont 80 000 € ont été financés par le PCAE - la maçonnerie a été faite par les associés eux-mêmes. Une installation qui leur permet de diminuer le temps de traite de 3 h à 1 h 30.
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Une ferme dans l’air du temps
David Letourneur et Loïc Peres n’ont pas attendu Antoine pour faire évoluer leur activité. Déjà en 2010, ils avaient investi dans un séchoir en grange. « Nous voulions faciliter la récolte du foin. Dans le secteur, il y a beaucoup de précipitation et la période de récolte est courte. Le séchoir permet d’avoir une herbe de qualité. Nous privilégions le fourrage sec à la voie humide avec l’ensilage, du fait de notre cahier des charges en agriculture biologique », explique David, associé.
Des capteurs solaires placés au-dessus des deux cases de séchage permettent de réinjecter la chaleur sous le foin. En 2018, un déshumidificateur a été ajouté au système de ventilation. « C’est très gourmand en électricité. Nous envisageons un système de bâche pour gagner quelques degrés, notamment la nuit », atteste-t-il. Les panneaux photovoltaïques ont notamment été mis en marche pour pallier cette consommation électrique.
La transmission, ça se prépare
« En Normandie, l’âge moyen d’un exploitant est de 52,6 ans en 2020 », expliquent les Chambres qui enjoignent les cédants à se faire connaître auprès du Point info transmission, lequel a enregistré un boom en 2022 avec 333 prises de contact pour toute la région, soit 21 % de plus qu’en 2022.