Filière cidre
Une AG riche en débats chez les producteurs récoltants
Les membres de l’Association cidricole normande (ACN) ont débattu mardi 30 juin à Bretteville-L’Orgueilleuse (14) sur les modalités d’intervention de l’Etat pour soutenir les entreprises du secteur. La question de l’organisation de la filière, comprenant de nombreuses associations, a également été traitée.
Les membres de l’Association cidricole normande (ACN) ont débattu mardi 30 juin à Bretteville-L’Orgueilleuse (14) sur les modalités d’intervention de l’Etat pour soutenir les entreprises du secteur. La question de l’organisation de la filière, comprenant de nombreuses associations, a également été traitée.
Les questions liées au Covid-19 ont suscité de vifs débats. L’ACN s’est réunie durant la matinée du mardi 30 juin en présence d’une trentaine de membres à Bretteville-L’Orgueilleuse. À la suite de la présentation et de l’approbation des comptes, le sujet des conséquences de la crise sanitaire a été traité.
Quelles aides gouvernementales ?
Damien Lemasson, président de l’ACN et producteur de cidre, a abordé en deuxième partie de séance la question de l’impact du covid-19 sur la filière. La forme que prendraient les aides gouvernementales, voire régionales, à la filière a été sujette à controverse. La Fédération nationale des producteurs de fruits à cidre (FNPFC) a obtenu du gouvernement la distillation de 100 000 hl de cidre et demandera la destruction de 100 000 t de pommes au cours des futures négociations. Cette dernière mesure n’apparaît pas satisfaisante aux yeux de plusieurs membres de l’ACN. Certains pensent que détruire ces fruits permettrait d’éclaircir le marché et donc de permettre aux cours de repartir à la hausse. En face est mis en avant le problème éthique que peut soulever l’usage d’un tel procédé. En outre, l’ACN a cosigné avec l’Idac et le CICD une demande d’aide au stockage et à la communication à la Région. Le stockage a été vu par plusieurs membres comme pouvant engendrer un blocage des cours du cidre pour une durée importante.
Millefeuille au cidre
Les échanges ont également conduit les participants à aborder la question de la structure de la filière. L’assemblée s’est accordée à reconnaître que le nombre important d’associations représentant les entreprises du secteur cidricole (plus d’une dizaine) pouvait constituer un obstacle à une démarche cohérente. De plus, le poids de la filière sur le territoire est vu comme insuffisant pour orienter correctement le choix des élus. « La crise du covid-19 a le mérite de rassembler les professionnels en un front uni », fait toutefois remarquer Damien Masson.
« Nous étions une vingtaine de producteurs présents à la conférence de presse. Nous pensions que la Région nous aiderait plus concrètement. Pour moi, rien de nouveau n’a été annoncé. La Région nous soutient, c’est important. Un groupe de travail a été créé pour réfléchir à une meilleure intégration du cidre dans la PAC 2021-2027, pour que la filière bénéficie des aides Feader. Elle soutient déjà la communication de l’Idac et de la Maison cidricole normande. Hervé Morin a parlé d’associer le cidre à la fête de la Coquille par exemple. Dans le fond, c’est une bonne idée, mais il faut mettre les moyens en face. Nous attendons de voir ce qui va se concrétiser. »
« Le Conseil régional est dans son rôle d’investir dans la communication, je n’attendais pas de soutien financier. La Maison cidricole travaille avec Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région, chargée de l’agriculture).
Nous sentons la volonté d’appuyer le partenariat avec le tourisme. Nous le souhaitons depuis longtemps. Les Normands doivent être fiers de leur région, de leurs produits, marqueurs de notre identité. Depuis la crise sanitaire, il y a une union sacrée de la filière autour de la consommation de cidre. L’Unicid joue le jeu de chef d’orchestre. Il faut que les mesures de la Région entrent en musique. »