Marie-Agnès Hérout, Présidente du syndicat de promotion du cidre Cotentin
Une AOP Cidre Cotentin pour la cuvée 2011
Avec l’évolution des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) vers les AOP (Appellation d’Origine Protégée), le cidre Cotentin plaide désormais tout autant sa cause à Bruxelles qu’à Paris.
Les démarches entamées il y a 10 ans pourraient aboutir en 2011. C’est du moins l’espoir que nourrit Marie-Agnès Hérout, présidente du syndicat de promotion du Cidre Cotentin.

Le cidre Cotentin est sur le dur chemin de l’AOP depuis 10 ans. On a l’impression que le dossier a patiné un temps. Est-ce exact ?
Ce qui nous a déstabilisés, voire découragés, c’est la restructuration del’INAO (Institut National des Appellations d’Origine). Pendant 1 à 2 ans, nous nous sommes presque trouvés face à un vide. Parallèlement, on nous a invités à nous réorienter vers une IGP (Indication Géographique Protégée). Ce qui ne correspondait absolument pas à notre volonté de départ. Mais après ces flottements, nous avons repris la main sur le dossier pour le mettre sur de bons rails.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
En décembre dernier, nous avons pu enfin, avec les autres régions en demande d’AOC (Pays de Caux et Perche) rencontrer la commission nationale INAO chargée d’étudier notre dossier. L’échange fut important et nous avons su convaincre les membres de cette commission (tous professionnels de la filière viticole) du bien fondé et de l’urgence de notre démarche.
Quelle est la prochaine étape ?
Il nous faut prouver notre capacité à proposer un cidre Cotentin dans les conditions d’une AOC/AOP. Notre premier axe de travail est d’affiner la rédaction de notre cahier des charges fixant les conditions de production et d’assurer un observatoire technique.
Notre deuxième axe de travail est de mettre en place un fonctionnement de type ODG (Organisme De Gestion) assurant le contrôle des règles de production dans le respect du cahier des charges, des règles d’usage du nom, des conditions de production, de l’agrément des cuvées.
Le troisième axe sera de faire savoir, par une communication professionnelle et adaptée, ce qu’est le cidre Cotentin. Travailler sur nos spécificités, expliquer, notamment auprès des prescripteurs, notre différence et éviter les confusions, poursuivre les concours d’automne, sortir de notre territoire, se rendre visibles...
Qu’est-ce qui motive votre combat ?
Il s’agit d’un enjeu de production durable mais aussi de développement économique pour notre région. L’autre volet, c’est la protection de nos savoir-faire si difficiles et précieux que sont la fermentation naturelle et la prise de mousse en bouteille, la préservation de nos variétés locales...
Qu’apporterait une AOP Cotentin à la grande famille des cidres ?
Même s’il s’agit souvent d’une niche, l’AOC ou l’AOP constituent une locomotive. C’est un peu comme le Camembert au lait cru pour nos fromages. La carte des cidres de France a besoin d’une gamme. Nous visons le haut avec un produit pour lequel on va privilégier la plus-value au volume.
Vous pensez un aboutissement à quelle échéance ?
Je suis de nature optimiste. J’espère donc que la cuvée 2011 sera en AOP. J’en profite pour appeler toux ceux qui se sentent concernés à venir nous rejoindre. Plus nous serons nombreux, plus nous pèserons dans les débats.
Contact : Marie-Agnès Hérout, Les Vergers de la Chapelle
60, village de Cantepie
50500 Auvers.
Tél. 02 33 71 07 89.
Mail: contact@herout-caves.com