Une filière cidre en grande souffrance
L'interview de Arnold Puech d’Allisac (Président de la FRSEA de Normandie).
L'interview de Arnold Puech d’Allisac (Président de la FRSEA de Normandie).
>> Les filières agricoles régionales sont impactées par la crise sanitaire. Le sont-elles toutes à la même enseigne ?
Non, il existe des différences. Dans les produits alimentaires, il y en a un qui est plus particulièrement touché, c’est le cidre.
Les restaurants sont fermés, pas d’évènements festifs, les consommateurs sont confinés et boivent plutôt du vin et de la bière que du cidre... Pour nos producteurs spécialisés, cela va poser de gros problèmes.
>> Avec le Covid-19, le « produit en France » revient sur le devant de la scène. Notre agriculture pourrait-elle sortir par le haut de cette crise ?
La réponse globale de la grande distribution a plutôt été favorable et c’est une chance. Malgré les difficultés du moment, on a réussi à mettre en avant l’agneau français. Même constat avec l’asperge et la fraise. Alors « oui », il serait bon de continuer dans cet esprit, mais comment ?
Au-delà, notre agriculture a montré sa solidité. Elle a prouvé que l’argent de la PAC servait à nourrir les Français. A côté et sur le plan santé, nous avons manqué de masques, de médicaments, de respirateurs...
>> On parle beaucoup d’un manque de main-d’œuvre, cela concerne la Normandie ?
Pas à ce jour ou, s’il en existe, c’est à la marge. La conséquence d’agriculteurs ou de leurs employés qui ont été atteints. On a pu résoudre ces cas par l’entraide familiale ou locale.
Cependant, si la maladie venait à prendre de l’ampleur dans le monde agricole, nous aurions à faire face à de grosses difficultés.