AGRIAL
Une nouvelle stratégie dans le choix variétal maïs
La coopérative Agrial propose un nouvel OAD (Outil d’Aide à la Décision) en matière de choix de variétés de maïs. Originalité : il fait le lien entre le végétal et l’animal.






Critères zootechniques et agronomiques
“Nos services agronomie et nutrition animale, avec l’appui d’Inzo, travaillent depuis deux ans sur ce nouveau concept GRAL, assure Stéphane Nouvel. Il s’agit de la première méthode de sélection des variétés de maïs axée sur l’obtention d’un haut niveau de production laitière”.
Stratégiquement, il s’agit de tenir compte de 3 critères zootechniques (sécurisation du rumen, ingestibilité de l’énergie et digestibilité des parois) combinés à 3 critères agronomiques (production d’énergie par hectare, vigueur au départ et tolérance aux maladies).
Il s’agit donc bien de partir des priorités de l’éleveur pour aboutir à la(les) variété(s) la(les) mieux adaptée(s) à ses attentes.
A la rencontre des producteurs de lait
Concrètement, les techniciens d’Agrial vont rencontrer dans les prochains jours leurs éleveurs. Objectif : compléter une grille de notation en sélectionnant au moins deux critères.
Plus la note totale sera élevée, mieux la variété sera adaptée aux objectifs fixés.
Th. Guillemot
Pourquoi ces critères agronomiques et zootechniques sont-ils essentiels ?
Stéphane Nouvel, responsable nutrition animale et productions végétales sur le marché de l’élevage, nous explique le pourquoi de la prise en compte de ces critères.
Critères zootechniques
Sécurisation du rumen : “les variétés de maïs sont plus ou moins fermentescibles. Dans beaucoup d’élevages, le troupeau se trouve en sub-acidose à cause d’une ration trop fermentescible. Le choix de variétés sécurisées, situées dans une plage de glucides ruminaux à ne pas dépasser, est un gage de réussite de lactation”.
Ingestibilité de l’énergie : “ce critère correspond à la quantité d’énergie ingérée par la vache laitière ou le taurillon. Plus il est élevé, plus la production potentielle en lait ou viande sera forte. Il varie fortement d’une variété à l’autre. Il dépend du poids accordé par la sélection génétique à la valeur alimentaire et à la fibrosité”.
Digestibilité des parois (DINAG) : “l’énergie apportée par le maïs provient de l’amidon et des fibres digestibles. Le DINAG mesure leur niveau de valorisation dans le rumen. Il peut encore être appelé digestibilité de la matière organique non amidon non sucres. On recherchera donc des variétés à DINAG élevé pour obtenir plus de lait”.
Critères agronomiques
Production d’énergie/ha : “la valeur énergétique du maïs fourrage exprimée en UFL/kg MS/ha est le critère qui permet d’évaluer la production utile de maïs pour produire du lait. Les variations sont importantes, de 10 000 à plus de 20 000 UFL produites par hectare. Le coût de l’UF peut ainsi varier du simple au double”.
Vigueur au départ : “la vigueur d’un maïs se traduit par sa faculté à franchir le cap du sevrage de la graine et le passage à son autonomie par les racines. Un hybride avec une bonne vigueur au départ type Ronaldinio ou Briska supportera et s’implantera mieux les années froides comme 2007”.
Tolérance aux maladies : “l’helminthosporiose est une maladie nouvelle dans la région. Elle provoque un dessèchement massif des maïs en fin de cycle. Elle se manifeste sous forme de taches étroites fusiformes allongées dans le sens des nervures. Les taches peuvent atteindre plusieurs centimètres de long. Lorsqu’elles se rejoignent, elles entraînent le dessèchement rapide des feuillles. Les effets négatifs se retrouvent sur le rendement en grain, le pourcentage d’amidon, la digestibilité et l’appétence. L’helminthosporiose entraîne des difficultés de hachage des plantes et de confection du silo”.