Violences sur équidés
Un cas dans le Calvados et un dans l'Orne: vigilance et bon voisinage contre les actes de barbarie sur les équidés
Le 25 août 2020, un cheval ornais est retrouvé avec une entaille à l’encolure. Vendredi 28 août 2020, deux chevaux du club hippique de Deauville ont été retrouvés mutilés, rapportent nos confrères de Ouest-France. Selon une source de gendarmerie, un cheval aurait été entaillé à l’encolure dans l’Orne. Depuis quelques mois, ces actes de cruauté envers les équidés se multiplient partout en France. Les forces de l’ordre sont mobilisées.
Le 25 août 2020, un cheval ornais est retrouvé avec une entaille à l’encolure. Vendredi 28 août 2020, deux chevaux du club hippique de Deauville ont été retrouvés mutilés, rapportent nos confrères de Ouest-France. Selon une source de gendarmerie, un cheval aurait été entaillé à l’encolure dans l’Orne. Depuis quelques mois, ces actes de cruauté envers les équidés se multiplient partout en France. Les forces de l’ordre sont mobilisées.
Le mystère reste entier. Des équidés sont retrouvés mutilés dans les pâtures. À chaque fois, des coups sont portés, ante ou post mortem, sur l’animal par un objet tranchant, dans la plupart des cas une oreille est tranchée. Plus d’une trentaine de cas sont recensés, dans plus d’une dizaine de départements français. Le phénomène est en hausse depuis le mois de février. Le 25 août, un homme - qui garde un cheval en pension près du Mêle-sur-Sarthe - découvre l’animal entaillé à l’encolure. La blessure est provoquée par un couteau ou un objet tranchant assure une source de gendarmerie. Vendredi 28 août, c’est au tour du Calvados d’être frappé, lorsque deux chevaux sont retrouvés blessés au centre équestre de Deauville. France Bleu rapporte le cas de sept ânes et chevaux mutilés ou morts dans les régions de Dieppe et Neufchâtel-en-Bray, entre les mois de juin et août.
Inquiétante récurrence
« La psychose s’installe, reconnaît Laurence Meunier, présidente du Conseil des chevaux de Normandie, lundi 31 août. Mais nous ne voyons pas les motivations » qui poussent le ou les auteurs à commettre de tels actes de cruauté. « C’est très difficile de dire quoi que ce soit. Ce ne sont pas forcément les chevaux qui valent de l’argent qui sont touchés. La récurrence des actes est inquiétante. La gendarmerie prend le problème très au sérieux. » Julien Aubrée, président de la section cheval à la FDSEA du Calvados, fait le même constat : « on ne sait pas trop ce qu’il se passe. Ça arrive partout en France. On sent une crainte des propriétaires. Nous devons être vigilants ». La Normandie, berceau du cheval, compte plus 100 000 équidés.
Quelques conseils
La présidente du Conseil des chevaux de Normandie, conseille de « ne pas laisser le licol aux animaux à l’herbage », d’« assurer des rondes quotidiennes et de compter les bêtes » et si possible « d’installer une caméra de chasse ». De son côté, Julien Aubrée complète : « quand on a des prairies éloignées de plusieurs kilomètres, on ne peut pas passer son temps sur la route. Mettez vos voisins au courant pour créer un réseau de sentinelles ». Concrètement, prévenir les riverains des pâtures, leur donner vos coordonnées afin qu’ils vous avertissent et signalent aux forces de l’ordre tout comportement suspect, qu’ils relèvent des plaques d’immatriculation. En clair, faire fonctionner le bon voisinage. La gendarmerie assure des rondes de surveillance et met en garde contre les fausses informations qui peuvent circuler. Le dispositif opération tranquillité vacances, qui permet de signaler une absence aux forces de l’ordre dans le but qu’elles orientent leurs patrouilles de jour comme de nuit, vont être adaptées aux propriétaires, éleveurs, cavaliers. En parallèle, des groupes Facebook d’entraide et de surveillance s’organisent pour protéger les équidés, comme Surveillance équidés Basse-Normandie.
Une secte ?
La série d’actes de cruauté, sans raison ni revendication apparente, interroge. Est-ce une dérive sectaire ? un défi lancé sur internet ? un fou furieux ? des actes militants ? Les forces de sécurité intérieure mènent de front la prévention, le renseignement et l’investigation judiciaire. Elles ne peuvent pour le moment dire s’il s’agit d’actes commis par une ou plusieurs personnes. Plusieurs services sont mobilisés : l’Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et le service central de renseignement criminel (SCRC). La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) suit également le dossier. La cellule Demeter est aussi active. Ces différentes entités alimentent les investigations. La gendarmerie rappelle que des patrouilles sont engagées sur tout le territoire. Et elle insiste : surtout, ne pas chercher à faire justice soi-même au risque de se mettre en danger et contacter le 17 pour signaler tout comportement suspect.