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Présidentielle 2022
Xavier Bertrand prend les agriculteurs aux tripes

Le président des Hauts-de-France a rencontré une poignée d’agriculteurs samedi 9 octobre 2021 à la foire Saint-Denis à Montilly-sur-Noireau (61). Egalim, renouvellement des générations, méthanisation, Europe, etc., le candidat à la présidentielle a posé des questions, écouté et pris des notes.

Visite Xavier Bertrand - 61
Le candidat aux élections présidentielles de 2022, Xavier Bertrand, à la foire Saint-Denis à Montilly-sur-Noireau (61), samedi 9 octobre. Au premier plan, Nicolas Chevalier, secrétaire adjoint JA 61, Jérôme Nury, député de la 3e circonscription de l’Orne au service des tripes, Xavier Bertrand, Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA et face à eux, Jean-Luc Duval, vice-président d’Agrial.
© DR

Il est 9 h, samedi 9 octobre, quand Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle 2022, s’assoit au côté de son hôte Jérôme Nury. Le député LR de la 3e circonscription de l’Orne a convié le président des Hauts-de-France à l’une des plus grosses foires du département. Le premier rendez-vous est fixé avec les agriculteurs, autour d’un petit-déjeuner aux tripes, dont Xavier Bertrand semble friand. Autour de la table, des représentants syndicaux : Éric Hatteville,  responsable de la section lait à la FDSEA, Sylvain Delye, chargé du dossier de l’environnement et Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA ; Alain Louvet, secrétaire adjoint à la Chambre d’agriculture, Jean-Luc Duval, vice-président de la coopérative Agrial et Nicolas Chevalier, secrétaire adjoint JA. « Nous recevons tout candidat qui vient dans notre département, cela ne nous engage pas », précise Anne-Marie Denis. Le candidat à la présidentielle fait le tour et questionne, « quel est votre prix de revient », « vous avez encore des prêts sur le dos ? », « votre premier défi, c’est quoi ? », « quel est l’abattoir le plus proche ? » et prend des notes.

Egalim

Un sujet le préoccupe particulièrement, « je voudrais aller au fond des choses sur Egalim : qu’attendez-vous ? » Les réponses sont positives sur la première version qui a permis une augmentation du prix du lait de 12 euros sur deux ans, et l’espoir qu’Egalim 2 permette des avancées dans les autres filières. « Le problème, c’est l’obligation d’application, nuance Anne-Marie Denis, on a beau mettre tout un système en place, si on n’a pas la capacité de le faire appliquer, ça ne marche pas ». Pour Jean-Luc Duval, le rapport de force est inégal, « on a laissé la grande distribution se concentrer, alors que les producteurs n’ont pas le droit de se fédérer de façon trop importante ». Sylvain Delye souhaiterait que le syndicalisme puisse se présenter devant le juge en cas de litige car « les producteurs ont peur des représailles et d’être déréférencés ». Jérôme Nury regrette que la majorité ait rejeté la proposition de « doter le médiateur d’un vrai pouvoir. C’est le rôle de l’État de contrôler le système ». « On n’est pas des soviétiques, mais à un moment donné, l’État est là pour protéger », abonde Xavier Bertrand.

Les promesses

S’ils approuvent Egalim, les agriculteurs ne critiquent pas davantage leur ministre, Julien Denormandie, « un ministre de l’Agriculture digne de ce nom », selon Éric Hatteville. Xavier Bertrand tacle quand même, « ça ne suffit pas. Le ministre agit sous l’autorité de la Transition écologique, Macron laisse faire Pompili. C’est son fameux en même temps ». Le candidat courtise, « vous les agriculteurs, on vous a demandé de vous adapter, de nourrir plus de monde et aujourd’hui, avec la transition, il y a une pression idéologique de certains écologistes qui veulent changer le système, je me trompe ou pas ? » Il le promet, « si je suis élu, il n’y aura pas une transposition de plus que le règlement européen ».

Faire connaître ses actions

La question du renouvellement est brûlante dans le département, « près de 50% des agriculteurs ont plus de 50 ans », enseigne Anne-Marie Denis. « Il faut de la visibilité et savoir s’il y a de vraies perspectives d’avenir » qui puissent encourager l’installation, plaide le candidat. Pour contrer « l’agribashing », il cite en exemple le salon de l’agriculture virtuel qu’il a monté dans sa région, « un million de visiteurs ». Il veut d’ailleurs faire connaître ses actions locales, « c’est pour ça aussi que je me déplace ». Ses solutions face aux agressions : salons, fermes ouvertes, réseaux sociaux « et puis la qualité des produits ». « Ceux qui ne vous aiment pas sont virulents, mais pas si nombreux que ça », affirme-t-il. Les représentants l’alertent aussi sur les difficultés de recrutement en CDI, CDD ou en services de remplacements. Une fois les sujets épuisés, le staff du candidat le presse à poursuivre sa tournée. Dans l’Orne, il veut « aller au contact des ruraux, agriculteurs, pêcheurs, chasseurs. On parle de retrouver le mode de vie à la française, or il est dans la ruralité. Et les ruraux veulent qu’on leur foute la paix ».

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