150 femmes se partagent 1 hectare
RENCONTRE :
Mardi 17 mai s'est tenu l'assemblée générale de l'AFDI. À la MFR d'Argentan (61), Fatoumata Diallo Sirebara et Aby Doumbia étaient présentes. Témoignages touchants et riches, une cinquantaine de personnes ont écouté les deux Maliennes agricultrices et présidentes d'organisations payasannes.
"On a découvert qu'ici, on cultive pour les animaux. Au Mali, on ne fait pas ça et cela pose problème. Nous avons les capacités à reproduire certaines choses que nous avons découvertes en Normandie, par nos propres moyens", explique Fatoumata Diallo Sirebara, agricultrice dans la région de Koulikoro et présidente de l'OP "Femmes en action".
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MM
Elles sont arrivées le 6 mai dernier. Les deux agricultrices maliennes étaient les invitées d'honneur à l'AG de l'AFDI ce mardi 17 mai. Témoignages touchants, les deux femmes gardent de bons souvenirs et repartent avec des projets pleins de motivation.
Contraste et projets
"On a découvert qu'ici, on cultive pour les animaux. Au Mali, on ne fait pas ça et cela pose un problème. Nous avons les capacités à reproduire certaines choses que nous avons découvertes en Normandie, par nos propres moyens", explique Fatoumata Diallo, agricultrice dans la région de Koulikoro et présidente de l'OP "Femmes en action". Les femmes sont directement venues "à la source" pour pouvoir emmener le Mali sur la voie du développement agricole. Les agricultrices ne tirent que des bénéfices de cette mission. La différence entre les deux pays reste énorme pour elles. "La main d'œuvre sur des exploitations était parfois choquante pour moi. Chez nous, 150 femmes travailent ensemble pour 1 seul hectare", souligne Aby Doumbia, agricultrice et présidente de l'OP Sanankoroba Tadianabougou. Les femmes au Mali travaillent donc énormément dans les champs. Mais quelles sont les autres difficultés rencontrées sur leur terre qui sont devenues banales chez nous ?
La perte. Le plus gros souci des agriculteurs(rices) hormis le manque d'eau. "La conservation des produits est très compliquée chez nous. De plus, les pertes au sol sont considérables. Aby se situe à 45km de Bamako, c'est une réelle difficulté que d'acheminer les produits jusqu'au marché", soulignent les deux femmes. Le manque de machine, les efforts physiques, la vie de famille, etc. rendent le travail pénible et très fatigant. Malgrè ces barrières, les femmes gèrent d'une main de fer leurs coopératives. Mais là encore, quelques difficultés se font ressentir. "Le taux d'analphabétisation au Mali est assez important. Il faudrait que les femmes sachent toutes lire et compter afin d'obtenir une meilleure gestion des coopératives", affirme Fatoumata Sirebara Diallo.
Cette mission, organisée par l'AFDI et le Crédit Agricole Normandie, a permis aux agricultrices de repartir avec une expérience plus poussée et des projets élaborés pour aller vers le développement. Pour exemple, Fatoumata, active dans la pisciculture et le maraîchage va adopter un système de goutte à goutte découvert durant ces journées passées chez les différents exploitants.
Comme le dit Fatoumata Sirebara :
"On ressent beaucoup de changement. Aujourd'hui les femmes ont la parole. Nous intervenons devant beaucoup de gens et notre impact ne cesse de s'améliorer. Grâce à cette mission, les gens (notamment les hommes) s'intéressent à ce qu'on a vécu. Nos connaissances s'améliorent de jour en jour. Il ne reste plus qu'à s'entraider et se tenir la main pour avancer"
AFDI, les perspectives
L'AFDI se projette et compte bien aider les partenaires locaux et le développement économique des pays en développement. Présente au Mali, au Cambodge et au Kosovo, l'AFDI prouve que la solidarité et les échanges entre pays sont importants et d'actualité. Une belle image dans cette période de crise.