chasse
20 000 pratiquants dans l’Eure
Après huit jours d’ouverture, un petit point s’imposait
autour de cette chasse 2008/2009. Avec de vraies satisfactions et quelques déceptions aussi... Dominique Montfilliatre témoigne.

Quelle analyse faites-vous après ces premiers jours d’ouverture ?
Le nombre de chasseurs dans l’Eure reste important et pour les 20 000 pratiquants du département, l’ouverture est toujours un grand moment de retrouvailles, d’amitié et de convivialité. La perdrix était présente mais avec des effectifs modestes, le lièvre était bien représenté, le faisan abondant sur les zones où cette espèce est gérée et le pigeon très présent. Le millésime 2008, même s’il n’était pas exceptionnel a permis aux chasseurs de faire leur ouverture dans de bonnes conditions.
La situation du petit gibier demeure préoccupante dans un certain nombre de secteurs et le point noir – en dehors de quelques exceptions – reste la faible population de perdrix. D’une année sur l’autre, le constat est quasiment le même. La situation est-elle désespérée ?
Nous ne pouvons pas baisser les bras maintenant. Il est vrai que la situation de la perdrix grise est préoccupante sans que l’on puisse d’ailleurs bien expliquer ces baisses. Nous allons lancer une étude avec 4 étudiants en maîtrise d’agronomie qui, dans le cadre de leur projet tutoré, vont étudier 4 territoires échantillons.
Nous restons mobilisés. Il doit en être autant pour l’ensemble des chasseurs de l’Eure. Pour essayer de pallier aux pertes hivernales et surtout à la prédation par les rapaces, nous avons lancé, en collaboration avec l’association euroise des chasseurs de petits gibiers, une opération visant à l’implantation d’abris artificiels anti-rapaces. Il ne faut surtout pas se décourager et nous essayerons d’engager une démarche avec les représentants du monde agricole pour travailler ensemble sur cette espèce emblématique des plaines euroises.
A propos de petits gibiers, pouvez-vous nous dresser un bilan autour de la gestion des populations de lièvres ?
Pour le lièvre, le constat est très positif et la généralisation du plan de chasse à l’ensemble du département porte ses fruits.
Quelques communes de l’Ouest du département ont encore des densités faibles mais nous travaillons activement avec les acteurs locaux pour réussir ce challenge. Sur l’ensemble du département, près de 14 000 lièvres sont attribués. Il faut se réjouir de cette réussite.
Parlons du gros gibier. Comment appréhendez-vous cette chasse qui ne souffre pas vraiment en terme de potentiel de populations ?
L’Eure, de par ses spécificités forestières et agricoles, est favorable au grand gibier et pour les 3 espèces qui nous intéressent, chevreuil, cerf et sanglier, les effectifs sont stables. Les chasseurs de l’Eure, pour leur grande majorité, chassent le grand gibier qui est donc devenu un fond de chasse alors qu’il était autrefois anecdotique. La chasse du grand gibier est devenue une activité pratiquée par au moins 17 000 des 20 000 chasseurs eurois.
Retrouvez la suite de cet entretien
dans notre édition papier
de l'Eure agricole du 9 octobre 2008
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