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300 truies retrouvent de l’oxygène

Depuis quelques jours seulement, les truies et porcelets ont pris possession des nouveaux bâtiments construits sur l’élevage de Yvan Fourré, installé à Saint-Clément-Rancoudray (Mortainais). Aujourd’hui l’éleveur pilote un outil qui favorise la conduite en bandes et dans de bonnes conditions de travail.

© SB

Yvan Fourré a lancé la réflexion d’une restructuration de sa porcherie. Dix-huit mois plus tard, les premières truies ont pu prendre possession des lieux ainsi que des porcelets.
Le premier bâtiment a été construit il y a une trentaine d’années, date à laquelle Yvan Fourré s’est installé sur l’exploitation familiale. Mais au départ, il a débuté avec 70 truies. Petit à petit, l’élevage a évolué, en aménageant le bâtiment, en juxtaposant de nouvelles salles. Trente ans plus tard, il n’était plus totalement fonctionnel pour un élevage de 300 truies, en termes d’isolation, d’aménagement intérieur... De plus, Yvan Fourré voulait revoir le système de chauffage et les conditions de travail.

Réduire les salles
Pour assurer une marche en avant, Yvan Fourré a donc décidé de franchir un nouveau cap en investissant dans un nouveau bâtiment. « C’est un challenge », reconnaît-il. Avec son fils, Simon qui, à 25 ans, a rejoint l’exploitation et un salarié, l’éleveur veut se doter d’un nouvel outil adapté à la production d’aujourd’hui. Par exemple, il va passer de « 30 à 15 salles. Ce qui représente une économie d’échelle non négligeable », assure-t-il. Cela se traduit notamment au niveau de la maternité où les premières truies ont été installées dans l’unique salle de maternité, au lieu de cinq auparavant.

Une alimentation précise et de qualité
En termes d’énergies, il avait opté pour l’électricité. Désormais, il a choisi le gaz après une étude comparant le bois, la géothermie… Il s’agit d’un chauffage eau chaude au gaz complété par un échangeur de chaleur. « Ce n’est peut-être pas la moins cher mais la plus simple et adaptée à notre climat, qui permet de répondre rapidement aux besoins en cas de froid », explique-t-il. Des plaques chauffantes pour les porcelets, des cages balance pour les truies sont également des équipements choisis par l’éleveur. Ceci pour réduire la mortalité des petits de l’ordre de 10 points. L’alimentation, représentant 65 % du coût de production, a également été étudiée, avec un système autrichien, présent dans une douzaine d’exploitations en France, qui assure « une distribution précise et de qualité », jusqu’au bout de la chaîne.

Améliorer les conditions de travail
Avec ce nouvel investissement, Yvan Fourré opte pour une conduite en bandes, réduite de 7 à 5, avec non pas des mises bas tous les 28 j mais toutes les cinq semaines. Les conditions de travail ont été améliorées avec entre autres le local pour vacciner les porcelets qui permet de « gagner du temps de main d’œuvre et en pénibilité », note Yvan Fourré. C’est le cas également avec le robot de lavage qui permettra de nettoyer, et se consacrer à d’autres missions pendant ce temps.

Etre au top sur le plan sanitaire
Sur le plan sanitaire, ce bâtiment neuf offre un atout. C’est aussi ce qui a guidé la réflexion de l’éleveur qui peut faire du porc sans antibiotique. Une démarche engagée avec la Cooperl, coopérative où Yvan Fourré est administrateur. « C’était plus difficile auparavant. Désormais, ce sont des charges en moins et une plus-value à aller chercher avec cette démarche correspondant à une attente du consommateur », explique Yvan Fourré.

Le fils de retour
A 54 ans, l’éleveur n’a pas hésité à investir plus de 800 000 euros pour travailler dans un outil performant et de qualité, d’autant plus que son fils, Simon l’a rejoint. Avec un BTS et une licence en poche, il s’était forgé une expérience comme technicien à la Cooperl. Désormais, « il faut être bon techniquement pour que les résultats s’en ressentent », confie l’éleveur, qui compte sur l’amélioration des résultats techniques pour absorber l’investissement réalisé. Et c’est d’autant plus important à ses yeux qu’il est investi aussi bien comme administrateur à la Cooperl que responsable du canton de Mortain de la FDSEA, et responsable de la filière porcine à l’échelle régionale. « A la fois, c’est important de montrer que l'on continue d’investir, et de garder les pieds sur terre. C’est ce qu’il faut si on veut que des éleveurs perdurent dans la filière, sachant que l’âge moyen des bâtiments est de
22 ans. Et comme responsable syndical et coopératif, c’est essentiel de savoir de quoi on parle et garder le contact avec le terrain au quotidien », conclut-il.

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