5 centimes sur tous les kg de viande vendus
Où en est-on de l’application des engagements pris lors de la table-ronde du 17 juin ? Telle est la question sur laquelle les responsables des sections viande bovine des FDSEA de Haute et Basse-Normandie se sont penchés lundi dernier à Caen.

Alors que la campagne bruisse d’annonces contradictoires sur l’application des engagements pris le 17 juin, les responsables FDSEA de Normandie ont fait le point. D’abord, ils rappellent que toutes les catégories de viande sont concernées par les engagements de hausse de 5 centimes par semaine jusqu’à ce que les coûts de production soient couverts. “Mâles et femelles, laitiers et allaitants…tous les bovins doivent bénéficier de la hausse”. Voilà qui clarifie un message que certains opérateurs auraient brouillé avec des annonces de hausse variables selon les catégories d’animaux. Il reste qu’il va falloir vérifier désormais la bonne application des hausses. Pour ce faire, les responsables ont décidé d’apporter de la transparence en mettant en place le comparateur proposé par la Fédération Nationale Bovine. Il s’agit de vérifier que tous les opérateurs appliquent bien les hausses prévues chaque semaine. Cette vérification fera l’objet d’une publication dans les colonnes de l’Agriculteur Normand. Chaque éleveur saura ainsi quelle entreprise tient sa parole. Toutefois, ce comparateur devra encore être suivi de la vérification par les éleveurs de la bonne correspondance entre les prix payés et les prix annoncés, le tout avec un classement constant des carcasses.
Les responsables ont profité de cette réunion pour réfléchir à la fusion à venir des interprofessions de Basse et de Haute-Normandie.
Fusion des interprofessions
Patrice Faucon a précisé le contexte et les enjeux de ce rapprochement. La fusion sera effective le 1er janvier 2016. Elle s’inscrit dans une refonte globale des interprofessions régionales. Les interprofessions régionales devront désormais correspondre aux régions administratives. Leur composition sera calquée sur le mode national négocié par la FNB, soit un équilibre entre amont et aval, au minimum sept représentants syndicaux (dont 5 FNB) sachant que le demandes des syndicats minoritaires seront portées au niveau régional et à valider par les instances nationales des deux organisations. La fusion des deux entités normandes ne devrait pas poser de difficulté. Des départs en retraite sont programmés dans les années à venir. L’harmonisation du montant des FAR (fonds sanitaires régionaux) doit être réalisée tout en émettant les souhaits d’augmenter la participation des opérateurs de l’aval pour couvrir les problèmes sanitaires non pourvus. La composition de la nouvelle instance permettra à chaque FDSEA d’être représentée. Le bureau serait de huit personnes soit deux personnes par collège.
Réflexion stratégique Interbev Normandie
Ce dossier répond à un appel de candidature du Conseil Régional. Une étude produite par Interbev et l’Institut de l’élevage doit conforter la démarche à porter aux élus. La réflexion est actuellement conduite au sein de l’interprofession bas-normande. Il s’agit d’envisager l’avenir de la filière viande bovine à l’horizon 2020. Les abatteurs doivent préciser leur intention de s’impliquer directement dans la valorisation des animaux. Ils ne recherchent actuellement que des bovins issus du troupeau laitier. Les participants souhaitent que la vache allaitante soit positionnée comme bovin favorisant l’herbe et que le projet s’inscrive dans une dimension économique. La notion de viabilité et de revenu doit être toujours le moteur du projet y compris dans une réflexion d’évolution d’un système naisseur à un système naisseur engraisseur.
Réaction du négoce à la crise bovine
Les Ets Béchet (St-Georges-de-Rouelley) et la Sarl BVN (St-Jean-des-Baisants) ont décidé d’unir leurs forces à compter du 1er septembre 2015. Cette fusion des 2 sociétés permettra de disposer d’une structure d’une assise suffisante pour viser une mise en marché de la production régionale dans des conditions optimisées au meilleur bénéfice de l’élevage de la région. A l’heure où l’élevage est à la peine, cette initiative s’inscrit comme une réponse pour structurer encore mieux la filière régionale.