50 ans : l'âge de raison de la coopérative de Villons-les-Buissons
Basée à Villons-les Buissons, la coopérative fête ses 50 ans. Pour l'occasion, elle a conçu une exposition autour du lin. Rencontre avec Henri Pomikal, président depuis 11 ans de cette structure coopérative. L'exposition est visible du 4 juillet au 29 août 2015, du lundi au samedi (tous les après-midi).
Basée à Villons-les Buissons, la coopérative fête ses 50 ans. Pour l'occasion, elle a conçu une exposition autour du lin. Rencontre avec Henri Pomikal, président depuis 11 ans de cette structure coopérative. L'exposition est visible du 4 juillet au 29 août 2015, du lundi au samedi (tous les après-midi).
Comment est née l'idée de cette exposition ?
50 ans, c'est l'âge de raison d'une entreprise. On avait le sentiment que les gens voulaient se retrouver et faire quelque chose. Le lin est une passion. Quand on en parle, les gens s'intéressent. Nous avons envie de communiquer.
En 50 ans, quelle est l'évolution de la coopérative ?
La coopérative a démarré en 1952. Nous avons débuté à 450 hectares teillés. Aujourd'hui, nous sommes à 2000/2200 hectares. La coopérative compte désormais 25 salariés qui travaillent sur deux fois deux postes. Nous avons également la possibilité d'ajouter un poste de nuit. Côté machine, le principe de base est identique. Nous avons juste automatisé et doublé les rendements à l'heure.
Vos prédécesseurs ne vendaient pas aux Chinois. Était-ce vraiment plus facile avant ?
Il faut vivre avec son temps. Le lin était moins implanté dans la mode. Sa vulgarisation a permis d'augmenter les surfaces. La consommation en Asie démarre. C'est le début. Demain, les Asiatiques consommeront davantage de filasse. Le lin est dans la culture indienne et chinoise. La consommation du produit fini les intéresse de plus en plus.
Dans ce contexte, quelle place peut prendre le lin dans les matériaux ?
L'avenir du lin passe par le textile. Car nous ne représentons que 0,4 % de la production mondiale des fibres naturelles. Nous avons des perspectives. Les applications techniques demandent du temps. Mais, on ne supplantera pas rapidement les fibres de verre ou le plastique. La machine est cependant lancée.
Dans le domaine industriel en général, les filières se restructurent. La coopérative de Villons-les-Buissons fera-t-elle exception ?
Nous travaillons déjà en collaboration étroite avec la coopérative de Cagny. Nous adhérons aussi à la Festal, qui regroupe 55 % de la production française de lin. Avec une politique commune, nous pouvons peser sur le marché mondial.
Quel est votre pire souvenir en tant que président de coopérative ?
Le pire : 2012. Nous avons brûlé 450 hectares.
Et le meilleur ?
C'est tout de suite. La récolte 2014 est exceptionnelle. On a, à la fois, eu le tonnage, la qualité et le prix. Enfin, la parité euro/dollar a ajouté une rémunération à la culture. Cette année, nous aurons une recette record depuis le démarrage de l'usine. Cela nous a motivés à fêter le cinquantième anniversaire avec deux ans de retard.