AG de la FDSEA : pas de jauge dans les débats
L’assemblée générale de la FDSEA s’est tenue jeudi dernier à St-Lô. Pour la der de Sébastien Amand à la présidence de la structure, la jauge a limité le nombre de participants, mais certainement pas celui du débat d’idées.
L’assemblée générale de la FDSEA s’est tenue jeudi dernier à St-Lô. Pour la der de Sébastien Amand à la présidence de la structure, la jauge a limité le nombre de participants, mais certainement pas celui du débat d’idées.
« La victoire est collective, mais les emmerdements ce n’est que pour le président ». Pour sa dernière prise de parole en tant que président de la FDSEA, Sébastien Amand n’a pas usé de la langue de bois. Il a ciblé les points de vigilance prioritaires sur lesquels « le futur président devra veiller au grain. Sur le dossier lait, on n’en a pas fini avec le Lilano ». En d’autres termes, l’élaboration de la grille interprofessionnelle doit permettre de garder une certaine autonomie, a plaidé celui qui a exercé le pouvoir pendant 8 ans. Et de conclure avant de tirer sa révérence : « on ne nait pas président, on le devient (...). La démocratie participative a un peu ses limites ».
Un impact confinement
Auparavant, participants et élus sont revenus sur une année syndicale plombée par la crise sanitaire. Le confinement a fortement perturbé l’intronisation des nouveaux administrateurs et le travail terrain de conquête de nouveaux adhérents. « Le SMS, c’est bien, mais quand on ne se voit pas physiquement, ce n’est pas la même chose ». La sortie de crise permettra de se remettre à l’ouvrage, estime Jean-Hugues Lorault, son secrétaire général. Parallèlement et en termes de services, l’activité conseil environnement et juridique a également été impactée par la Covid. Il n’y a pas le feu au lac, mais le modèle économique de la structure doit s’adapter aux nouvelles donnes et faire preuve d’innovation. Toutes les pistes sont à explorer comme le projet de fusion avec AS 35.
Au niveau des productions agricoles, Sébastien Amand a invité chacun « à mettre le fer au feu sur les charges » d’autant plus que la loi Egalim n’a pas apporté toute satisfaction et que la grande distribution est moins véloce sur Egalim 2. Relevant « qu’autour de nous, ça beurre parfois épais », citant par exemple les produits vétérinaires ou bien encore le secteur de l’insémination, il a évoqué l’envolée du prix des matières premières. « On se prend 100 e/t de soja sur 6 mois ce qui correspond à 15 e/1 000 l». Une réalité à porter en meute dans les assemblées générales des coopératives et des OP (Organisation de Producteurs).
En veille sur la métha
Autre sujet de discussion, la méthanisation, dont les grosses structures peuvent faire peur, car elles constituent une concurrence potentielle fourragère sur le maïs et l’herbe. « Elle a besoin aussi d’effluents d’élevage », a pondéré Hervé Marie en bon trésorier. Enfin, la relation avec la Chambre d’Aagriculture a également nourri le débat. A ceux qui y perdraient leur latin, Pascal Férey et Sébastien Amand ont apporté une explication de texte quasi identique. « Il ne faut pas se tromper de débat. Président de Chambre et président de FDSEA, qui ont travaillé dans un cadre général validé par une élection, doivent œuvrer main dans la main. Nous sommes dans la co-construction. Pour faire du syndicalisme, il faut un argumentaire technique. Entre les deux structures, ça monte et ça descend les marches sans difficulté, mais aussi sans ambiguïté ». Fin de citation.
A quelques semaines des échéances électorales territoriales, le sujet s’est invité au tour de table. Sébastien Amand et Hervé Marie sont candidats, « pas sur le même canton, ouf », et porteront en cas de victoire les problématiques agricoles au niveau du département. Rien à redire.
A contrario, ça couine un peu au niveau des régionales avec la présence de Stéphanie Maubé (la bergère devenue maire de Lessay) sur la liste « Vivre la Normandie » portée par le président sortant, Hervé Morin. Pour Thierry Chasles et François Rihouet, ce sera « niet ». Thierry Hulmer est plus pondéré : « il faut faire attention. Depuis six ans, la Région a correctement accompagné l’agriculture. Clotilde Eudier a par exemple été une alliée de poids ». Verdict derrière l’isoloir et dans les urnes.