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En Normandie
AGPL : faire adhérer l'ensemble des liniculteurs

L'assemblée générale de l'AGPL Liniculteurs de France s'est tenue jeudi dernier à Evreux (Eure). Son président Bertrand Gomart, dans un souci de continuité à renforcer la filière, veut faire adhérer tous les liniculteurs. "Vous êtes tous des prescripteurs", a-t-il lancé aux participants. 

© DR

"Produire plus et produire mieux !" Tel est le credo de l'AGPL Liniculteurs de France. Dans cette quête de la "recherche de la performance et du bien faire", le premier objectif est atteint. On comptabilise 9 500 producteurs et 23 teillages aujourd'hui contre 6 000 en 2013. La sole 2014 pourrait atteindre 160 000 ha en France soit une augmentation de 8 à 10 %. "On visualise un record", a souligné Bertrand Gomart, le patron des liniculteurs. Pour autant et si les surfaces augmentent, rien n'est jamais acquis. 2023 est qualifiée d'année incroyable avec une sécheresse historique et un déficit hydrique marqué pendant la phase de croissance (mi-mai à mi-juillet) conduisant à des lins très courts et des rendements historiquement bas. 4,1 t/ha de paille.
0,6 t/ha de fibres longues et 6 % des surfaces non récoltées. 

Lire aussi : Coopérative linière du nord de Caen : un cru exceptionnel

Une quatrième année décevante avec pour conséquence "un marché fibre conjoncturellement sous tension". En corollaire, une augmentation des prix : x 3,8 en 3 ans, x 1,5 depuis juillet 2023. Attention, "cette valorisation historique ne peut pas être durable", prévient l'AGPL. De quoi profiler une feuille de route pour les années à venir d'autant plus que la géographie du lin est en train de bouger. "L'accompagnement de l'AGPL sur l'assurance-récolte, la formation, l'information de l'état du marché ou nos rencontres liniculteurs ont pour objectif de rendre la culture du lin plus accessible et plus attrayante. La connaissance de nos marchés et ses exigences, la gestion des risques liés à la culture doivent nous permettre de produire mieux", synthétise Bertrand Gomart. 

S'assurer, se former, se mécaniser

Répondre aux nouveaux challenges de production s'appuie sur le triptyque "s'assurer, se former, se mécaniser". La filière s'en donne les moyens notamment "en doublant le budget Cipalin alloué à Arvalis", s'est félicité Pascal Prévost. Parmi les dossiers prioritaires, le déséquilibre en semence qui a conduit à la création d'un groupe de travail. Si le paquet est mais sur la R & D pour trouver des variétés adaptées, l'effort doit être collectif pour régler le "quantitatif". Céline Vannier (Harcourt - 27), l'a bien compris en décidant de consacrer quelques hectares à la semence. "Je le vois comme un geste solidaire face au manque de disponibilités", témoigne-t-elle dans le Journal de l'AGPL. Autre challenge à relever : "comment récolter des surfaces records ?" Par l'étalement de la récolte mais aussi par la formation où l'on retrouve deux acteurs majeurs. Le Cercle d'Echanges de l'Eure et Bourbourg Formation (Nord) sont passés experts dans la conduite et la maintenance des outils inhérents à la chaîne lin. 

Lire aussi : Un outil au service d’une agriculture durable

Il faut donner un coup d'accélérateur sur ces formations pour les maintenir au catalogue même si l'inflation sur le matériel et les délais de livraison très longs plombent la volonté d'investir dans du matériel performant et innovant. "Investir, c'est parier sur un avenir meilleur", est convaincu Bertrand Gomard invitant au passage chaque acteur à renforcer ce travail de filière. 

Produire moins conduit dans le mur

Arnaud Rousseau est sur la même longueur d'onde. "On a besoin de créer des filières pour créer de la valeur", partage-t-il se félicitant au passage de la présence de nombreuses femmes aux travaux et précisant "qu'il n'y a pas de petite filière au sein de la FNSEA". Il a par ailleurs délivré un double message. Un : "il faut que nous puissions produire parce que, dans une économie de marché, il y a des questions de volume. Prétendre que moins produire c'est mieux, nous conduirait dans le mur". Deux, Arnaud Rousseau a insisté sur "la nécessité d'accompagner la liberté d'entreprendre au profit d'une agriculture plurielle et hétérogène. Il faut construire un avenir basé sur la compétitivité, le renouvellement des générations et le lien avec la société". Profitant de la présence de Simon Babre (préfet de l'Eure), il a clos son propos par l'assurance du soutien de la FNSEA à l'administration pénitentiaire eu égard au drame qui s'est déroulé à quelques kilomètres 48 heures auparavant.

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