AIM sur la corde raide : l’État promet, les salariés attendent
Repris sous forme de SAS par les salariés, l’un des facteurs du redémarrage des Abattoirs Industriels de la Manche (AIM), situés à Ste-Cécile, c’était aussi une aide substantielle de l’État.

Aide promise par le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, le 27 mars dernier. Problème, l’enveloppe de 2,5 millions d’euros se fait toujours attendre. Philippe Bas, président du Conseil départemental de la Manche, s’impatiente. Il l’a fait savoir, lundi 18 mai, dans un courrier envoyé directement au ministre. Il est vrai que le département à travers la Société d’Économie Mixte (SEM) “Imagine” a mis la main au portefeuille à hauteur de deux millions d’euros. “Il est urgent que l’État procède à son tour, et dès cette semaine, au versement des sommes nécessaires à la poursuite de l’exploitation” souligne Philippe Bas. “En effet, la production et la commercialisation ont pu reprendre dans des conditions favorables, mais l’entreprise se heurte à des difficultés de trésorerie aiguës dues à une insuffisance dramatique de financement de son besoin de fonds de roulement”. Concrètement, les finances d’AIM Group sont tendues avec un impact sur l’approvisionnement en porcs charcutiers du site. “La coopérative CAP 50, qui est le principal fournisseur de matière première, n’est pas en mesure de financier l’encours de trésorerie très important et reste dans l’attente des règlements d’AIM group”.
Un encours qui a d’ailleurs triplé la semaine dernière. A l’heure où nous mettons sous presse, la préfecture de la Manche a envoyé un communiqué précisant, “qu’il était initialement prévu un versement échelonné de l’État : 1,5M€ en juin 2015 et le solde en août”. Reste que face à la situation financière d’AIM, plusieurs réunions ont eu lieu en mai afin de trouver des solutions opérationnelles. “L’État ne remet pas en cause son engagement et met en œuvre toutes les actions pour réduire les délais nécessaires à la mise en place de sa contribution à la reprise de l’entreprise par ses salariés”.
Des salariés qui eux aussi s’impatientent et envisagent de donner de la voix prochainement si le chèque de Bercy n’arrive pas rapidement.