AIM : une offre retirée, une autre sur la table
Il y a près d’un an, la liquidation des abattoirs de Sainte-Cécile, AIM Group, était prononcée par le tribunal de commerces de Rouen. Aujourd’hui, une seule offre comprenant la vente du matériel et des camions est sur la table. Le groupe franco-anglo-chinois qui prévoyait une relance économique du site vient de jeter l’éponge.

Le 4 juillet 2018, le seul abattoir normand spécialisé dans le porc installé à Sainte-Cécile (près de Villedieu-les-Poêles) a été mis en liquidation. Une décision difficile qui a laissé un goût amer aux 235 salariés. « Une chute malheureuse pour le monde agricole, l’activité économique et les salariés qui avaient mis leur prime de licenciement dans la nouvelle coopérative », rappelle Pascal Férey, président de la Chambre d’agriculture de la Manche. Ces salariés n’ont pas été sans suivre les éventuelles reprises possibles, annoncées, retirées, espérées jusqu’aux deux dernières…
Un espoir
Un nouvel espoir était né au début du mois. Effectivement, ces dernières semaines, deux offres de rachat étaient sur la table du tribunal. La première portée par une entreprise a pour objectif de démanteler le site et de le vendre en pièces détachées. La seconde, portée par un groupe d’investisseurs franco-anglo-chinois visait à relancer l’outil d’abattage avec une activité de 7 000 porcs/semaines, dédié à l’export en direction du marché chinois. Cette offre prévoyait entre autres la remise aux normes complète de l’abattoir. Cette dernière offre n’existe plus. Le groupe vient juste de retirer son offre parce que les montants étaient assez conséquents. Interrogé par les élus de la Chambre d’agriculture, Charly Varin, président de Villedieu Intercom livre sa déception.
Un rachat trop cher
« Aujourd’hui, on n’a plus de comptes ! L’abattoir est toujours propriété du liquidateur-mandataire qui a récupéré l’immeuble et le matériel. Avec le juge commissaire, ils ont tenté de faire monter les enchères », explique-t-il. « La remise aux normes du site voulu par le groupe franco-anglo-chinois représente un coup important. Beaucoup de choses sont obsolètes. C’est encore plus vrai depuis qu’il n’y a plus d’activité. Et face à ces chiffres trop importants, ce groupe a décidé de retirer son offre », ajoute-t-il. Une décision qu’il comprend mais qui lui laisse à son tour un goût amer. « On se heurte au processus judiciaire avec deux offres déposées. Mais c’est quand même dommage que la justice n’ait pas une lecture plus précise d’une possible reprise d’activité sur un territoire. Ils veulent retrouver le maximum d’argent pour rembourser les créanciers. On ne peut pas leur en vouloir.
Mais entre un projet où tout est démantelé et un projet économique sans argent public, il faut regarder différemment. Il y a une lecture purement comptable. Je ne peux que le regretter mais je ne peux pas influer la décision du juge », déplore l’élu.
Si la seule offre est validée, le site sera mis à nu et remis en vente par la suite. Aujourd’hui, 50 % des salariés ont été reclassés.